
30 ans après son lancement, la Renault 4 a pris quelques rides, mais est restée la même dans ses grandes lignes. Née avec le moteur 4 cylindres en ligne de la 4CV (747 cm3), elle restera fidèle à ce groupe fiable et endurant, qu’elle partagera avec la Dauphine (845 cm3), d’abord, puis avec la Renault 6 (1969) et la Renault 5 à partir de 1972, année où le moteur passe à 782 cm’ par accroissement de l’alésage. En 1978, une 4 GTL recevra le moteur 1 108 cm’, qu’on retrouvera en 1990 sur la... Clio. En 1986, le moteur de base sera modernisé, passant du même coup à 956 cm’ ; il sera affecté à la TL Savane, la GTL conservant son 1,1 1. La Renault 4 restera fidèle à son architecture initiale : châssis plateforme à suspension par barres de torsion et amortisseurs télescopiques, traction avant à boîte 4.
L’héritière de la 4CV
Succéder à la plus populaire des petites voitures de l’après-guerre n’était pas chose facile. Les Renaultistes et les Français en général firent d’abord grise mine en voyant l’héritière ; beaucoup prédirent même que la voiture n’aurait aucun succès, ce en quoi ils se trompaient lourdement puisque la Renault 4 devait être encore commercialisée 30 ans plus tard et tendre vers les 10 millions d’exemplaires ! Durant cette longue vie, la voiture allait rester très proche du modèle présenté en Camargue à la presse pendant l’été 1961 Elle devait en particulier confirmer cette polyvalence utilitaire et familiale qui fut à l’origine de son succès. Ce fut aussi la première fraction avant de Renault, véritable renoncement pour toute une génération d’ingénieurs et de techniciens qui, depuis des décennies, ne juraient que par la propulsion, voire le tout à l’arrière. Dix ans après la sortie de la Renault 4, tous les modèles de la Régie seraient devenus des tractions.
Le projet 350
En voyant le premier prototype 350, on comprend la frayeur de tous ceux à qui il fut présenté. Chacun a alors dans l’oeil les lignes sympathiques de la 4CV et la robe élégante de la Dauphine, alors considérée comme l’une des plus belles petites voitures en circulation. Louis Dreyfus, initiateur du projet, n’est pourtant pas inquiet qui aurait misé sur l’esthétique de la Citroen 2CV avant la guerre et lors de sa sortie, en 1949 ? Le projet fera son chemin, sur la base d’un concept proche de celui de la concurrente. On conservera cette ligne en forme de fourgonnette vitrée qui choquera tant au moment de la sortie. On renoncera, en revanche, au bicylindre refroidi par air (ou par eau) et à la disposition transversale du groupe motopropulseur, une idée lumineuse qui ne se concrétisera, à la Régie, qu’en 1974, avec la Renault 14.
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