Le succès de la Peugeot 205 doit beaucoup à l’engouement d’un public relativement large pour les versions GTI/CTI. La leçon a été parfaitement intégrée, qui a conduit à prévoir dès le départ une version à caractéristiques sportives dans la nouvelle gamme Peugeot 106.
Qui plus est, la leçon intègre d’ailleurs une correction des caprices de comportement des 205, qui ont parfois placé des conducteurs trop hardis dans des situations très scabreuses, notamment en cas de freinage d’urgence sur chaussée bombée.
Ainsi la 106 XSi se présente-t-elle comme une agréable petite voiture, à la fois vive et confortable, relativement sûre en conduite sportive, et en tous les cas ne risquant guère de prendre au dépourvu son conducteur, même dans des conditions limites. Les ingénieurs de Peugeot ont déployé des trésors d’ingéniosité pour qu’il en soit ainsi, sans avoir à compliquer les éléments mécaniques, afin d’éliminer tout risque d’entamer la fiabilité.
A lanière, la 106 XSi conserve le train à bras tirés et barres de torsion, désormais un grand classique chez Peugeot ; simplement, des cales élastiques de filtration, montées inclinées, assurent une correction automatique de l’ouverture du train lorsque la voiture se trouve en appui. C’est sur le train avant que l’essentiel du travail a porté, de manière à privilégier, sur la version XSi, les réactions naturelles d’autocorrection ; toutefois, on a cherché à ne pas trop éroder le confort, spécialement aux places arrière et en matière de niveau sonore dans l’habitacle.
Il s’agit d’un pseudo McPherson inversé caractérisé par ses triangles inférieurs articulés en deux points sur la structure. Sur la XSi, le triangle (réalisé en acier forgé) présente une forme particulière, dite en "boomerang", et la barre antidévers est découplée une biellette articulée sur deux rotules la relie directement à l’élément porteur de la jambe de train la rotule se trouvant au plus près de l’axe de roue, ce qui crée un effet antidévers direct qui double l’efficacité de la barre.
De plus, des butées d’attaque en polyuréthane, situées autour de la tige d’amortisseur, concourrent à la variation de flexibilité de chaque jambe de train. On est ainsi arrivé à obtenir d’un train à géométrie type McPherson des réactions qui se rapprochent de celles d’une double triangulation lorsque la voiture est placée brutalement en appui latéral, notamment au niveau de la restitution des sensations au volant.
D’autant plus que l’implantation de la crémaillère de direction, en position haute sur le tablier du compartiment moteur, permet un contrôle précis des microbraquages, sans induire le classique effet parasite de "flottement" autour du point milieu, en ligne droite à grande vitesse. En freinage d’urgence, l’efficacité de la direction ne se trouve prise en défaut que dans des conditions extrêmes (chaussée glissante et/ou très dégradée).
Cette recherche du meilleur compromis entre les caractéristiques sportives et le confort de conduite se retrouve dans les caractéristiques du groupe motopropulseur. La 106 XSi reprend le moteur apparu sous le capot de la Citroën AX GTI. Il s’agit du groupe TU3-2, dans sa version à injection, équipé ici d’un système Bosch Motronic MP3-1.
Ce moteur est équipé d’un collecteur d’admission à 4 tubes en polyamide chargé de fibres de verre (recyclable), sans préchambre. Son ralenti est régulé par un petit moteur électrique qui actionne le papillon degré par degré, ce qui donne un grand agrément de conduite dans les embouteillages, même lorsque le moteur est encore froid. Par ailleurs, il est doté d’un démarreur à réducteur et d’un alternateur à ventilation interne, solutions combinant légèreté et fiabilité, même lorsque la température sous le capot atteint un niveau élevé (par exemple après une longue course à régime soutenu).
La culasse de ce moteur reprend le dessin interne de celle de la 205 Rallye, mais elle abrite un arbre à cames spécifique, légèrement décroisé. Un vilebrequin en acier à 8 contrepoids, des tiges de soupapes de diamètre réduit et des ressorts de soupapes spéciaux concourrent à des montées en régime très vives, mais sans phénomènes vibratoires, même transitoires.
Ces améliorations ont permis d’exploiter pleinement l’efficacité du système Bosch Motronic pour réaliser des montées en régime très ’onctueuses", mais néanmoins très rapides, sans qu’on ressente jamais de "trou" ; toutefois, il faut admettre que ce moteur n’exprime réellement toutes ses qualités qu’au-dessus de 4 500 tr/mn environ. Mais il n’a cependant pas un comportement désagréable à bas régime au contraire, il autorise une conduite coulée en circulation urbaine.
Les rapports de transmission ont été calculés de telle façon qu’à 130 km/h le moteur tourne à 4 500 tr/mn, soit juste au-dessus de son régime de couple maximum, ce qui est favorable à la fois aux reprises, au faible niveau vibratoire et à la consommation ; à cette vitesse, on peut reprendre la quatrième en remontant le régime à 5 700 tr/mn, ce qui permet des dépassements "en trombe" qui minimisent les risques.
Car, en fin de compte, cette voiture typée "sport" s’avère à la fois sûre et confortable : le temps des "folles OTI" mettant à mal les reins des conducteurs, et toujours promptes à les prendre en défaut semble bien révolu.
Ce qui n’ôte rien au plaisir de piloter ce petit bolide, car sa maniabilité, sa visibilité et la douceur de sa boîte de vitesses permettent à tout amateur de se griser de sensations sans risques. A ce compte, on aura d’ailleurs intérêt à retenir l’option ABS (proposée au demeurant à un prix très modéré) qui complète harmonieusement l’équilibre de conduite de la Peugeot 106 XSi par mauvais temps.
Mais on peut également apprécier le haut niveau de la finition et le grand silence de roulement lorsqu’on préfère mener la 106 XSi "en promenade". La petite sportive du Lion ne décevra pas ceux qui préféreront l’utiliser pour se faire plaisir, sans qu’il soit nécessaire pour cela d’aller chercher les sensations fortes : il s’agit donc d’un cocktail très réussi.
Moteur type PSA TU 3F-J2/K
Alésage x Course 75 x 77 mm
Cylindrée 1 360 cm3
Nombre de cylindres 4
Distribution arbre à cames en tête
Nombre de soupapes 8
Puissance maxi 100 ch à 6 800 tr/mn
Couple maxi 12 m.daN à 4200 tr/mn
Rapport volumétrique 9,6 : 1
Alimentation injection monopoint Bosch M P3.1, avec coupure en décélération
Allumage électronique intégré à la gestion de l’injection
Transmission traction avant, embrayage monodisque à sec, sans garde
Boîte de vitesses mécanique à 5 rapports
Suspension avant roues indépendantes de type pseudo McPherson à inversé, avec barre antiroulis
Suspension arrière roues semi-indépendantes à bras tirés articulés sur une traverse, deux barres de torsion et barre antiroulis
Freins à disque ventilé à étrier flottant à l’avant, tambour à rattrapage automatique d’usure à l’arrière ; antiblocage ABS Bendix 2 canaux en option
Pneumatiques 175/60 HR 14
Direction à crémaillère
Dimensions Longueur x largeur 3 564 x 1 607 mm Hauteur 1 360 mm
Empattement 2 385 mm
Poids à vide 860 kg
Performances
vitesse maxi 190 km/h
0 à 100 km/h 9,6s
0 à1 000m31,4s
Consommations
à 90 km/h 5,4 l
à 120 km/h 6,7 l
en cycle urbain 8,3 l