Avant même que ne soit dévoilée, le 26 août 1959, celle que le public du monde entier allait appeler affectueusement "Mini", le "sorcier" britannique John Cooper s’était mis en tête d’en dériver une petite voiture sportive. Il dut cependant déployer toutes les ressources de son amitié personnelle avec Alec Issigonis, le père de la Mini, pour convaincre celui-ci de l’intérêt (et même de la faisabilité technique) de cette conversion.
John Cooper, qui avait la mécanique dans le sang, faisait partie des rares privilégiés à qui les dirigeants de BMC avaient demandé leur avis sur les prototypes des Austin Se7en (sic) et Mini Minor ; il avait immédiatement pressenti l’énorme potentiel de ce petit engin, court (3 m de long), très surbaissé, et dont la suspension limitait par nature l’inclinaison en virage.
De fait, les modifications apportées à la Mini, pour en faire la Mini Cooper, s’avéraient relativement limitées. La plus difficile à mettre au point concerna les freins à disque de 178 mm de diamètre, qui créèrent bien des soucis aux ingénieurs de Lockheed La cylindrée du moteur portée à 1 000 cm3, avec un taux de compression accru, un nouvel arbre à cames et un carburateur double SU, permirent de "sortir" 55 ch et d’atteindre les 137 km/h.
Les premières Mini Cooper furent commercialisées au cours de l’été 1961 ; l’accueil de la critique et du public fut enthousiaste. En fait, en dotant une petite voiture de la capacité à restituer des impressions fortes en conduite sportive, John Cooper avait inventé une nouvelle catégorie, qui connaîtra son heure de gloire 15 ans plus tard avec les petites GTI.
Mais le succès ne fit qu’encourager ce visionnaire à aller plus loin encore, tant il était convaincu que la première Mini Cooper n’atteignait pas les limites que cette géniale petite plateforme roulante autorisait. Alec Issigonis lui-même en fut si bien convaincu qu’il poussa son président à lancer le petit enfant terrible dans la compétition. Elle allait s’y tailler une légende, spécialement avec la version Cooper "S" Mk 3, notamment celles du Team John Cooper où John Rhodes resta comme le meilleur pilote de compétition sur ce petit engin.
En mars 1963 apparaissait la première Cooper "S", dont le moteur de 1 071 cm3 développait déjà 70 ch, donnant à la voiture une vitesse de pointe de 153 km/h.
Un an plus tard, les Cooper "S" étaient offertes avec le choix entre deux motorisations : 970 cm3 (65 ch) et 1 275 cm3 (76 ch). Cette dernière, capable d’accélérer de O à 90 km/h en 10,9 s, allait faire travailler l’imagination de centaines de préparateurs et de coureurs amateurs, qui contribuèrent souvent à l’animation des compétitions en faufilant leur minuscule bolide à travers les grappes de concurrentes beaucoup plus puissantes, mais également encombrées par leur taille.
Au total, 99 281 Mini Cooper furent construites entre 1961 et 1969 ; la version Cooper "S" pour sa part étant produite de 1963 à 1971, à 45 629 unités. A noter que, si elles étaient disponibles en versions Austin ou Morris, la Cooper "S" Mk3 portait uniquement l’emblème Mini Cooper. Par rapport aux autres Mini, les Cooper se distinguaient par leur calandre à lames et leur livrée bicolore, que leurs nombreux succès en compétition allaient faire entrer dans la légende.
Sans doute, un certain esprit "rétro" a-t-il contribué à donner l’idée de relancer la Mini Cooper. Ayant pris de l’âge (et émoussé leurs réflexes), ceux qui eurent le plaisir de se faire des frissons au volant d’une Cooper ont souvent été vite blasés par les GTI actuelles.
Mais la législation a évolué et la tentative de relancer une Mini Cooper à carburateur (SU HIF pilote électriquement) en 1991 a tourné court. De plus, la voiture restait identique à celle des années 60, donc trop éloignée des goûts de confort actuels.
Aussi Rover commercialise-t-il au printemps 1992 une nouvelle Mini Cooper 1.3 i, dotée cette fois d’une injection électronique qui lui permet de recevoir un pot catalytique et de se conformer aux normes antipollution.
Enfin, sa finition intérieure, beaucoup plus raffinée, sied mieux au type de clientèle qui s’intéresse à ce genre de petites sportives, qu’il s’agisse d’anciens fanatiques de la Cooper ou encore de jeunes, captivés par son charme follement désuet.