À son lancement, en mai 1989, la Citroën XM a accumulé les prix, oscars et distinctions, plus qu’aucune autre voiture au monde. Elle peut y ajouter un autre titre, sans doute plus important pour Citroën : c’est la voiture française qui a conquis le plus de clients aux marques allemandes sur les marchés latins, et a pris le plus de clients aux marques japonaises sur le marché allemand. Les utilisateurs ayant atteint un kilométrage élevé affichent alors un taux de satisfaction de 88 %.
La gamme XM a été couronnée, en juin 1990, par la version V6-24, animée par les 200 ch du PRV6 de 3 l/24 soupapes et dotée d’un ensemble de raffinements techniques qu’on ne trouve pas sur des voitures allemandes valant près du double. Ainsi, la gamme Citroën retrouve un "vaisseau amiral" conforme à son image d’avancée technique, comme du temps de la DS 23, ou lors de l’apparition de la CX.
Cette fois, le constructeur a particulièrement soigné la finition et le niveau d’équipement, et que ses services après-vente ont fait les efforts nécessaires pour se placer au niveau des meilleurs parmi leurs concurrents. Cet effort s’avérait indispensable, compte tenu de la complexité technique de cette voiture, qui nécessite des techniciens de très haut niveau pour les interventions sur la plupart des systèmes : moteur, suspension, direction, freinage, climatisation.
Par rapport aux équipements déjà proposés sur les Citroën XM, la version V6-24 offre un ensemble de prestations réellement luxueuses. Hormis le toit ouvrant et les sièges chauffants, tout est livré en série : suspension hydractive, freinage ABS, sellerie cuir et incrustations de bois précieux, réfrigération à régulation automatique intégrale, radio-K7 stéréo, jantes en alliage, vitres teintées athermiques. La qualité des finitions, et spécialement des selleries, donne à l’intérieur de cette limousine une ambiance de luxe sans tapage.
Sur la route, cette ambiance se renforce du fait du silence de roulement, impressionnant, à peine perturbé par le grondement étouffé du moteur lorsqu’on enfonce l’accélérateur. En toutes conditions, le maintien des sièges s’avère excellent. D’autant plus que les nombreux réglages de morphologie du siège s’ajoutent, pour le conducteur, à celui de la hauteur du volant. À noter que les sièges avant de la XM V6-24 comportent un réglage des oreilles de maintien latéral du buste, en plus des réglages à commande électrique pour l’assise et le dossier, des réglages de hauteur et profondeur de l’appuie-tête et de la hauteur d’ancrage supérieur de la ceinture de sécurité (5 positions).
Évidemment, le système de suspension hydractive, combinant l’électronique la plus performante avec l’inimitable suspension hydropneumatique Citroën, contribue aussi bien au confort qu’à la sécurité de la XM V6-24. Lorsqu’on tente de pousser cette voiture dans ses retranchements, elle réagit de manière si saine que l’impression de confort et de sécurité s’en trouve renforcée : ceci constitue réellement son point fort.
Sur ce plan de la sécurité, qui atteint déjà un niveau assez rare sur les XM, la V6-24 ajoute des ceintures avant améliorant la retenue des occupants lors d’une décélération exceptionnelle. Ceci est obtenu par l’association d’un enrouleur à bloqueur de sangle et d’un prétensionneur, tous deux déclenchés par un dispositif à inertie. Le premier système comporte deux mâchoires intégrées dans l’enrouleur qui prennent la sangle en étau sur une longueur de 50 mm, pour éliminer le relâchement de sangle dû au rattrapage des jeux et au tassement dans l’enrouleur. Le prétensionneur, fixé sur le siège, comporte un cliquet pris sur un secteur denté ; en cas de choc (décélération ≥ 5 G), ce cliquet libère le bras tendeur de la partie ventrale de la ceinture, bandé par une barre de torsion, resserrant automatiquement la ceinture d’une valeur équivalant à 90 mm et plaquant ainsi fermement l’occupant sur le dossier du siège.
Enfin, l’efficacité de l’antiblocage ABS se trouve renforcée par les réactions de la suspension hydractive ; car celle-ci limite automatiquement les transferts parasites de masse entre essieux arrière et avant, ainsi que d’un côté à l’autre de la voiture, en cas de freinage en courbe ou sur chaussée bombée. Dans ces conditions extrêmes, d’ailleurs, le conducteur appréciera le rappel automatique de la direction à assistance variable, qui laide, en quelque sorte, à corriger le moindre écart de trajectoire.
Sous le capot de la Citroën XM V6-24, les performances du moteur PRV à 24 soupapes paraissent plus convaincantes que sous celui d’une Peugeot 605. Sans doute du fait que les qualités de tenue de route inhérentes à la suspension hydractive permettent de lâcher les 200 chevaux avec moins de réactions désagréables ; il suffirait d’ailleurs de doter cette voiture d’un limiteur de patinage pour quelle surclasse définitivement des rivales encore plus motorisées.
Mais les qualités aérodynamiques de la XM se trouvent en quelque sorte magnifiées par les performances que cette motorisation autorise, sans qu’on ait jamais l’impression d’entamer une marge de sécurité très généreuse. La souplesse de ce moteur, due notamment à son système d’Admission à Caractéristiques Acoustiques Variables (ACAV), rend la conduite de la voiture relativement agréable, même en circulation urbaine dense, malgré une timonerie de commande des vitesses qui mériterait d’être plus précise. Et sur route, c’est un régal de pouvoir dépasser les poids lourds en un souffle, dans des conditions de sécurité indéniables. Ajoutons que la disposition du groupe mototracteur donne à la XM V6-24 un équilibre presque parfait, qui facilite certainement le travail de la suspension et, en tous cas, élimine presque totalement les réactions de couple lors d’accélérations brutales.
Mais, il y a fort à parier que peu de conducteurs de cette remarquable berline se laisseront aller à la brutaliser, tant son aspect comme son comportement inspirent le respect qu’on doit aux belLes choses et aux mécaniques bien conçues. II est certain que le possesseur d’un tel véhicule cherche avant tout à garantir son confort et sa sécurité dans les circonstances les plus imprévues, plutôt qu’à afficher son rang social ou ses ambitions sportives. Examinée sous cet angle, il est vrai que la Citroën XM V6-24 cumule tout ce qu’il faut pour satisfaire les plus exigeants "dévoreurs de kilomètres".
Moteur ZPJ 4/Y3, transversal
Alésage 93 mm
Course 73 mm
Nombre de cylindres 6
Cylindrée 2975 cm3
Disposition des cylindres en V à 90°
Taux de compression 9,5 : 1
Puissance maxi 200 ch à 6 000 tr/mn
Couple maxi 26 m.daN à 3 600 tr/mn
Alimentation injection électronique Bendix
Allumage électronique Fenix 4
Transmission traction avant
Boîte de vitesses manuelle à 5 rapports AV synchronisés
Régime moteur (en 5e)
Suspension hydractive : hydropneumatique pilotée par microprocesseur, lois d’amortissement (dureté, flexibilité, fréquences de réponse) réglables au choix entre "moelleux" et "ferme", barres antiroulis AV et AR
Train avant pseudo-McPherson à bras inférieur triangulé, monté sur un berceau intermédiaire mécanosoudé
Train arrière à bras tirés, monté sur un cadre rigide fixé à la coque par Silentbloc
Freins à commande hydraulique haute pression, antiblocage électronique en série
Freins avant à disque ventilé
Freins arrière à disque plein
Frein de stationnement commandé au pied
Direction à crémaillère, à assistance variable en fonction de la vitesse
Diamètre de braquage (entre murs) 12,50 m
Roues en alliage léger
Pneumatiques 205/60 - Ri S MXV2
Performances
Consommations