L’engouement pour les voitures Diesel ne se dément pas. Partie de la France, cette tendance se retrouve, plus ou moins fortement, dans les autres pays d’Europe, du fait notamment des progrès importants réalisés par les constructeurs, en matière de performances et de niveau sonore du Diesel.
On dit aussi que le Diesel consomme moins (sans parler du prix du carburant), ce qui est vérifié, et que son entretien est plus réduit que celui d’un moteur à essence, ce qui est moins exact.En fait, pour être assuré qu’une voiture Diesel assure sans faillir son service très longtemps, il faut lui accorder quelques attentions spécifiques et régulières. C’est particulièrement le cas avant et après la période d’hiver, où les moteurs Diesel sont plus sensibles aux grands froids que ceux à essence.
Depuis le milieu des années 1980, les moteurs Diesel d’automobiles ont énormément progressé, d’abord avec la suralimentation avec inter-refroidissement, puis avec l’injection directe, apparue au tournant de 1990. Or, les performances autorisées par ces motorisations (parfois plus brillantes que celles des moteurs à essence de même puissance) incitent les automobilistes à les exploiter à fond ; notamment, l’appel fréquent aux capacités d’accélération nécessite une filtration parfaite du gazole, opposant le minimum d’inertie à son passage, quelle que soit sa température.
De plus, à régime maximum soutenu (sur autoroute), la pompe finit par absorber un carburant mélangé à la "mousse" du retour des injecteurs, où les millions de microbulles d’air peuvent saturer le filtre et y provoquer des "bulles" donnant un phénomène semblable à la percolation du carburateur sur les moteurs à essence (le "vapor-lock").
Par grand froid, il faut éviter d’abandonner une voiture Diesel réservoir vide plus qu’à moitié, pendant une période assez longue : dès que la température se réchauffera, de l’eau se condensera sur les parois du réservoir et viendra polluer le gazole.
Pour la même raison, si vous gardez un jerrycan de secours, veillez à ce qu’il soit toujours plein : remplissez-le dès que vous en avez fait usage. L’eau en elle-même ne crée aucun problème de combustion (au contraire) mais, lorsqu’elle se trouve détendue en étant aspirée par la pompe d’injection, elle se transforme, à basse température, en cristaux de glace.
Les cristaux de glace obturent les injecteurs, donnant au moteur un fonctionnement "cahotant", et risquant même d’endommager les aiguilles des injecteurs.
La présence de bulles d’air dans le circuit de carburant peut avoir des effets analogues et provoquer le calage du moteur dès qu’on accélère un peu rapidement. Cet air résulte toujours d’un manque d’étanchéité dans le circuit.
Il importe d’en localiser rapidement l’origine : elle doit se traduire par une fuite de gazole. Examinez les canalisations et vérifiez le serrage des raccords.
Assurez-vous que le joint d’étanchéité de la cartouche du filtre à gazole a été remplacé et correctement serré. Plus la voiture est performante, plus il faut veiller à l’état du filtre, surtout après un long voyage à vitesse soutenue et en pleine charge. En effet, les gazoles "grands froids" contiennent divers produits "liquéfiants" qui ont la fâcheuse propriété d’agglomérer toutes les poussières en suspension dans le réservoir. En se collant sur le filtre, ces poussières accélèrent son colmatage et favorisent le passage des microbulles d’air contenues dans le réservoir et dues à la "mousse" créée par le retour du carburant non injecté.