Un pneumatique inutilisé vieillit ; la lente détérioration qui en résulte atteint d’abord la chambre à air, qui devient poreuse : si on monte ce pneu (par exemple la roue de secours) sur une voiture et qu’on roule en charge et à vitesse soutenue, on risque l’éclatement, qui peut avoir des conséquences dramatiques (un tiers des accidents graves sur autoroute).
C’est pourquoi les pneumatiques sans chambre sont de plus en plus fréquemment utilisés, presque toujours en structure radiale, car ils éliminent le problème du vieillissement de la chambre. De plus, ils durent en moyenne plus longtemps et résistent mieux aux coups dans le trottoir.
Ce type de pneumatique ne peut se monter que sur une jante spéciale, dont le siège extérieur porte un bossage de sécurité destiné à maintenir le talon du pneu en contact avec le bord de la jante dans les virages. De plus, la jante est équipée d’une valve spéciale. Extérieurement, un pneumatique sans chambre ne se distingue que par la mention "tubeless" portée sur son flanc. Intérieurement, il est revêtu d’une couche de butyle, gomme étanche à l’air qui joue le rôle de chambre à air intégrée.
Ces différences ont pour conséquence de rendre impossible le montage d’un pneu tubeless sur une jante ordinaire. À l’inverse, il serait physiquement possible de monter un pneu à chambre sur une jante pour tubeless. Mais cela imposerait la dépose de la valve d’origine pour faire passer la valve de la chambre à air : cette opération est formellement déconseillée, car dangereuse du fait du risque de cisaillement de la valve. C’est d’ailleurs pourquoi il est déconseillé de tenter d’employer un pneu tubeless perforé en l’équipant d’une chambre à air.
De même, il faut toujours stocker un pneu tubeless dégonflé verticalement, pour éviter d’écraser ses flancs, ce qui resserrerait les talons et éliminerait l’efficacité du bossage de sécurité de la jante : on risque alors le déjantage en virage. C’est également pour cette raison qu’il faut toujours veiller à maintenir la pression de la roue de secours, encore plus sur un pneu tubeless que sur un pneu avec chambre à air.
Un pneumatique tubeless peut être réparé, dans certaines conditions la perforation doit se situer à l’intérieur de la bande de roulement, elle ne doit pas avoir la forme d’une déchirure ou d’une entaille, la carcasse doit être intacte. On ne peut donc réparer que les perforations dans la bande de roulement, par des clous ou objets analogues, à l’exclusion formelle des perforations des flancs du pneumatique. Dans le cas d’une perforation de diamètre inférieur à 3 mm, on utilise une pastille autovulcanisante.
Si la perforation a un diamètre plus important, mais en aucun cas supérieur à 5 mm, on emploie une cheville autovulcanisante. Pastilles et chevilles s’utilisent avec une solution spéciale vulcanisante (et surtout jamais avec la classique "dissolution" employée pour réparer les pneus de vélo). Les accessoiristes et les spécialistes des pneumatiques vendent des pochettes de réparation contenant pastilles ou chevilles, passe-cheville et tube de solution vulcanisante. Achetez également un tube ou une bombe de lubrifiant spécial pour le remontage du pneu après réparation. Une molette, du type employé par les tapissiers pour la pose de tissu mural, servira à débuller la pastille ou l’assise de la cheville après pose.
Remplissez d’eau une cuve assez grande pour y immerger la roue entière. Déposez la roue crevée et gonflez-la. Arrachez l’objet qui a provoqué la crevaison. Immergez la roue dans l’eau : observez l’origine des bulles qui s’échappent par la perforation et marquez d’une croix à la craie l’emplacement de la perforation. Sortez la roue, séchez-la, dégonflez-la et déposez le pneu. Marquez d’une croix l’emplacement de la perforation à l’intérieur de la bande de roulement. Examinez soigneusement, par l’intérieur, l’état de la carcasse radiale du pneumatique : en cas de trace de décollement, de fissure ou de rouille, il faut le remplacer.
Si vous utilisez une pastille, tracez le périmètre de son emplacement, qui doit être centré sur la croix de repérage de la perforation. Décapez la face interne du pneu en débordant ce tracé. Dans le cas d’une réparation par cheville, décapez une surface de 2 à 3 cm de diamètre. Respectez les précautions d’emploi mentionnées sur les produits de réparation et ne mélangez jamais des produits provenant de fournisseurs différents. Après réparation, gonflez le pneumatique à 4 bars.
Après 24 heures environ, ramenez-le à sa pression d’utilisation. Mieux vaut utiliser un pneu ainsi réparé uniquement comme roue de secours.