Le système d’échappement doit être parfaitement étanche sur toute sa longueur. Toute fuite provoque un bruit qui peut se limiter à un petit souffle, mais aussi atteindre un volume tel que le conducteur risque d’être verbalisé. En outre, un échappement défectueux entraîne une réduction des performances et une consommation accrue de carburant.
Le système d’échappement doit être vérifié régulièrement. Il est facile de réparer les fuites légères et de remplacer les fixations défectueuses. Mais il est illusoire de se contenter de ne réparer que la partie la plus endommagée si le reste de l’échappement est en mauvais état ; car il faudra recommencer sur cette dernière partie. Les interventions sur un système d’échappement s’effectuant par-dessous la voiture, il vaut mieux travailler en portant des lunettes, pour éviter de recevoir des particules de rouille dans les yeux. Bien entendu, attendez que l’ensemble de l’échappement soit froid pour commencer à y travailler.
Levez la voiture et posez-la sur des chandelles, en veillant à diriger la sortie de l’échappement vers l’extérieur si la voiture est dans un garage. Les perforations importantes sont décelées au premier examen ; mais il est plus difficile de repérer les petites fuites. Placez le levier de vitesse au point mort et vérifiez que la voiture est bien calée, puis démarrez le moteur et laissez-le tourner au ralenti. En passant sous la voiture, glissez la main autour de l’échappement (n’y touchez pas ; il s’échauffe très vite !) pour détecter le souffle des fuites. Vérifiez tout particulièrement les emmanchements et les raccords, sources des fuites les plus courantes.
Une fuite dans le système d’échappement peut provenir non seulement des tuyaux et des pots de détente, mais également du joint entre le collecteur et la culasse. Dans ce cas, il faut déposer le collecteur pour remplacer le joint. Il arrive également qu’un ou plusieurs des goujons fixant le tuyau de descente au collecteur soient « brûlés », bloqués ou cassés, ou encore que leur filetage casse. Il est parfois possible de monter des goujons neufs tout en laissant le collecteur en place sur le moteur ; mais, la plupart du temps, il faut déposer le collecteur pour travailler convenablement. Si le collecteur est cassé ou fêlé, remplacez-le.
Commencez par démonter le tuyau de descente ; il est fixé soit par un collier, soit par des goujons. Appliquez de l’huile dégrippante en bombe aérosol sur les écrous afin de faciliter le démontage (photo 1). Si le collecteur d’échappement porte également le collecteur d’admission, il faut démonter le carburateur et ses différents raccords. Enlevez aussi les tuyauteries du chauffage et l’écran de chaleur, s’il y en a un. Desserrez les écrous (photo 2), puis enlevez le collecteur et grattez le vieux joint à l’aide d’un grattoir (photo 3). Si nécessaire, démontez les goujons, en les prenant dans une pince-étau s’ils sont durs (photo 4). Pour remonter les neufs, placez deux écrous serrés en contre-écrou afin de visser le goujon (photo 5) ; utilisez un extracteur de goujons si nécessaire.
Si le goujon est cassé à ras, il faut le percer avec précaution pour ne pas entamer le filetage, puis extraire les morceaux restants à l’aide d’un extracteur de goujons cassés. La repose se fait à l’inverse de la dépose, en montant un joint neuf (photo 6). Au préalable, enduisez toutes les faces de contact avec de la pâte à joints spéciale pour échappements (photo 7).
Les fuites au raccord entre le collecteur et le tuyau de descente sont fréquentes. Démontez ce dernier et examinez-le (photo 8). Le tuyau peut être maintenu, soit par un collier à section en V fixé par deux boulons, soit par des goujons et des écrous reliant deux flasques plats. Commencez par appliquer abondamment de l’huile dégrippante et laissez-la agir. Les écrous sont parfois très difficiles à atteindre, car il y a peu d’espace autour. Il vaut toujours mieux utiliser une douille montée avec un cardan et des rallonges et travailler sous la voiture.
Sur de nombreuses voitures, les écrous sont en laiton, il faut une clé de dimension exacte pour les démonter sans risquer d’arrondir leurs pans ; si cela se produisait, il serait impossible de les démonter par la suite. Une fois le raccord déposé, débranchez le tuyau et inspectez le raccord. S’il y a un joint, remplacez-le. Enfin, si nécessaire, remplacez les goujons du collecteur, comme indiqué ci-dessus.
Certains systèmes d’échappement (particulièrement sur les petites voitures> sont construits d’une seule pièce. Mais la plupart des échappements comprennent deux ou trois parties, et il peut se produire des fuites aux raccords. Généralement, le tuyau venant du moteur est emmanché dans la section suivante, et l’ensemble serré avec une bride en U (photo 9) ; celle-ci peut se desserrer sous l’effet des vibrations. Commencez par démonter et enlever la bride, puis débranchez les deux tuyaux. Il est souvent nécessaire de démonter les supports élastiques de l’échappement les plus proches pour faciliter le travail (photo 10).
Lorsque les tuyaux sont rouillés, il est difficile de les séparer ; dans ce cas, procédez comme suit frappez tout autour avec un marteau pour « décrocher » la rouille (photo 11), après avoir appliqué généreusement du dégrippant. Si cela ne suffit pas, chauffez le raccord avec un chalumeau. Démanchez les tuyaux en les faisant tourner, plutôt qu’en tirant dessus, puis nettoyez leurs deux extrémités à la toile émeri. Remmanchez-les avec une pâte à joints pour tuyaux d’échappement (photo 12). Veillez à les enfiler suffisamment l’un dans l’autre pour que les fentes longitudinales de la partie femelle soient complètement recouvertes (photo 13). Si nécessaire, montez de nouvelles brides en U avec des rondelles neuves.
S’il faut rénover entièrement l’échappement, ou remplacer l’une de ses sections, changez également tous les joints, supports élastiques, brides, rondelles et écrous. Commencez par démonter les vieux éléments. Enduisez tous les boulons et les écrous avec du dégrippant, puis desserrez-les. Démontez également le raccord sur le collecteur, comme indiqué ci-dessus. Lorsque l’ensemble de l’échappement est en une seule pièce, faites bien attention à ne pas le laisser pendre à son extrémité (photo 14). Par contre, lorsqu’il est en plusieurs éléments, il faut le démonter par partie.
Sur la plupart des voitures, l’échappement passe au-dessus de l’essieu arrière : il y a un raccord à cet endroit. Commencez par démonter cette partie, après avoir démonté les supports du pot d’échappement arrière, s’il y en a un. Si l’échappement est très endommagé et bon pour la ferraille, n’hésitez pas à le démonter à l’aide d’une scie ou d’un burin. Au remontage, utilisez de la pâte à joints pour échappement (photo 15), et commencez par raccorder le tuyau sur le collecteur (photo 16). Si les emmanchements ne sont pas faciles, ouvrez-les avec un vieux manche de marteau (photo 17). Enduisez chaque emmanchement de pâte à joints pour améliorer l’étanchéité.
Montez bout à bout les différentes parties de l’échappement, en allant de l’avant vers l’arrière. Placez ensuite les brides, sans les bloquer toutefois, puis montez tous les supports de l’échappement. Lorsque l’ensemble est bien en place et ne risque pas de toucher la carrosserie, bloquez définitivement les brides ou colliers de serrage (photo 18).