Le démarreur est l’exemple-type de l’organe dont l’automobiliste n’apprécie l’importance que lorsqu’il refuse tout service. De fait, la quasi-totalité des pannes de démarreur auraient pût être évitées si l’équipement avait bénéficié d’une révision lorsqu’il avait manifesté les premiers signes d’usure avancée.
Il faut dire que la majorité des incidents de démarrage ne sont pas imputables au démarreur proprement dit. Outre les défaillances du circuit d’allumage ou d’alimentation en carburant, le manque d’énergie de la batterie constitue l’origine la plus courante des ennuis de démarrage. Aussi convient-il de passer en revue toutes ces causes avant de décider de déposer le démarreur. Contrôlez d’abord le circuit électrique d’alimentation de l’équipement, source de bien des incidents ; puis vérifiez le fonctionnement du démarreur lui-même.
Nous nous limiterons ici au cas du démarreur à commande positive, seul utilisé depuis le milieu des années 70. La défaillance du solénoïde du contacteur électromagnétique constitue une source fréquente de panne : contrôlez cette partie du démarreur. Notez que le remplacement du contacteur électromagnétique ne doit pas s’effectuer sans déposer au préalable le démarreur complet, afin d’effectuer les réglages indispensables à l’engrènement correct du pignon du démarreur.
Le contrôle le plus élémentaire consiste à vérifier que le démarreur tourne lorsqu’on met la clé de contact en position de démarrage, que son pignon s’engrène bien sur la couronne dentée du volant moteur et qu’il développe une puissance suffisante pour faire tourner le moteur. Ce genre de vérification s’effectue en demandant à un assistant de tourner la clé de contact, après avoir débranché les fils des bougies, afin d’éviter le démarrage intempestif du moteur. À l’aide d’une lampe puissante, éclairez la couronne du volant moteur, à l’emplacement où le pignon du démarreur s’y engrène. Il s’avère souvent nécessaire de la nettoyer au préalable, soit à l’aide de décrassant moteur, soit avec de l’essence et un pinceau. Si vous décelez un marquage dénotant une usure importante sur les dents de la couronne, ou si une ou plusieurs dents sont ébréchées, il faudra prévoir le remplacement de cette partie du moteur : cette opération impose la dépose du moteur.
Quelques indices mettent en cause à coup sûr le démarreur, pourvu que la batterie soit correctement chargée : il "gronde" mais n’arrive pas à entraîner le moteur ou, à l’inverse, il tourne à sa vitesse normale, mais son pignon n’engrène pas sur la couronne du volant moteur. De même, le démarreur est en cause s’il reste engrené alors que le moteur est démarré.
Débranchez la batterie, puis défaites les connexions électriques arrivant au démarreur, après les avoir repérées. Si nécessaire, n’hésitez pas à déposer les équipements qui gênent l’accessibilité au démarreur, toujours après avoir repéré leur position de montage. Le démarreur étant un organe relativement lourd, il est prudent de le retenir à l’aide d’un cordage ou d’un fil de fer, passé autour du démarreur et fixé sur une partie du moteur (collecteur d’admission ou d’échappement, par exemple) ou sur un madrier placé en travers du compartiment moteur. Débloquez les écrous ou boulons fixant le démarreur sur le moteur, déposez-le et portez-le sur l’établi.
Chassez l’axe du levier de commande hors de son logement dans le flasque avant. Déposez les écrous du flasque arrière et du solénoïde. Dégagez le fiasque avant, le solénoïde et le levier de commande hors de la carcasse du moteur du démarreur. Déposez le flasque arrière du démarreur. Si son boulon de fixation est grippé, utilisez du dégrippant. Évitez, autant que faire se peut, de serrer la carcasse du moteur électrique dans un étau. Si vous avez de la peine à débloquer l’écrou, utilisez plutôt une clé à sangle ou à chaîne pour maintenir le corps du démarreur.
Déposez les balais, sortez le rotor et déposez les bagues des paliers avant et arrière, selon une procédure analogue à l’extraction d’un roulement d’extrémité d’arbre de boîte de vitesses. Au préalable, enveloppez le rotor dans un chiffon, afin d’éviter d’endommager l’isolant du bobinage, ce qui nécessiterait le remplacement complet du démarreur. De même, veillez à ne pas endommager les bobinages de l’inducteur dans la carcasse.
Nettoyez les pièces en les brossant à l’aide d’un pinceau imbibé d’essence à détacher. Mais prenez garde à ne pas imbiber d’essence les bobinages du rotor, de l’inducteur et du solénoïde. Séchez ensuite toutes les pièces à laide d’un sèche-cheveux.
Nettoyez le collecteur à l’aide d’une feuille de toile émeri ultra-fine, puis passez l’extrémité d’une lame de scie, brisée en biais, entre les lames du collecteur, sur toute la longueur de l’isolant, d’un mouvement régulier, sans appuyer trop fort. Le collecteur d’un démarreur se nettoie comme celui d’une dynamo. Remplacez les balais en vous assurant que les balais neufs coulissent facilement dans leurs porte-balais.
Avant de poser les bagues de paliers neuves, laissez-les tremper pendant une demi-heure environ dans un bain d’huile moteur (SAE 80), afin de les imbiber ; mais veillez à ne pas laisser de l’huile imprégner les bobinages. Emmanchez la bague du palier arrière de telle façon que sa partie supérieure affleure juste son logement dans le flasque arrière et que le rotor vienne prendre appui sur elle.
Graissez la roue libre à rouleaux (le "Bendix") de l’entraîneur, ainsi que la rampe hélicoïdale sur laquelle il coulisse, avec une graisse genre Molykote. Remontez le démarreur et réglez la course de son pignon.