Du point de vue de la sécurité, l’élément le plus important d’une voiture est son système de freinage. Il est donc important que les freins soient correctement réglés et (s’agissant de freins à tambour) que les garnitures soient rapidement remplacées lorsqu’elles sont usées.
Le remplacement des garnitures de freins à tambour est un travail relativement simple, à la portée de l’amateur ; la seule difficulté est de bien repérer le positionnement exact des pièces. Le réglage des freins à tambour se fait tout simplement en maintenant la garniture à une distance donnée du tambour. Sur de nombreuses voitures, ce réglage est automatique, mais il existe encore quelques voitures sur lesquelles ce réglage est manuel et on devra le faire tous les 5000 km.
Sur tous les modèles, que le réglage soit automatique ou manuel, il faudra démonter le tambour et vérifier l’état des garnitures tous les 10000 km. La garniture ne doit pas être usée jusqu’aux rivets, c’est-à-dire qu’elle doit avoir une épaisseur d’au moins 1,5 mm environ au-dessus de la mâchoire métallique. Inspectez également ,l’état du tambour pour voir s’il est rayé ou s’il a chauffé, et pour vérifier le voile et le faux-rond.
Il est absolument indispensable de refaire les freins par paires ; en effet, un frein remis en état freine beaucoup mieux, et si vous n’effectuez le travail de réparation que d’un seul côté, c’est le déport de la voiture assuré au premier coup de frein ! Si nécessaire, vous pourrez faire rectifier les tambours de freins de façon à obtenir une surface de friction convenable. S’ils sont hors cote, il faudra en acheter des neufs ; quant aux mâchoires, elles peuvent être fournies regarnies en échange standard chez tous les accessoiristes automobile.
Pour pouvoir enlever le tambour, il est nécessaire de desserrer les mâchoires en agissantsur le réglage ; après avoir levé la voiture et l’avoir posée sur des chandelles, démontez lesroues (photo 1), puis desserrez le frein à main. Les tambours doivent tourner librement ; sice n’est pas le cas, c’est que les garnitures frottent. Les types de réglage pouvant varier d’un modèle à l’autre, vous devrez vous référer aux instructions du constructeur. Après avoir desserré le réglage, le tambour peut être démonté facilement.
Le tambour peut être soit séparé du moyeu, soit combiné d’une seule pièce avec celui-ci. S’il est fixé par deux petites vis situées entre les écrous de roues, ou s’il y a un épaulement de centrage du tambour sur le moyeu, c’est que le tambour est séparé. On démonte ce genre de tambour en défaisant les petites vis de fixation (photo 2) ou les clips fixés sur les goujons de roue. Faites levier avec un gros tournevis entre le bord du tambour et le flasque arrière du frein afin de l’extraire ; si vous éprouvez quelque difficulté, donnez des coups de marteau en périphérie (photo 3) et faites levier avec le tournevis. Le tambour doit alors sortir.
S’il n’y a pas de vis ou d’épaulement de centrage, c’est que le tambour fait partie intégrante du moyeu. Pour démonter ce genre de tambour, commencez par enlever le bouchon central en forme decapuchon qui contient la graisse du roulement ; oeuvrez à l’aide d’une pince multiprise. Vous pouvez alors apercevoir l’écrou et le frein d’écrou du moyeu. S’il y a une goupille fendue, enlevez-la ainsi que le frein d’écrou en tôle s’il y en a un. Ce frein d’écrou sert de tête d’écrou à créneaux. Sinon, il s’agira probablement d’un écrou dont la lèvre est rabattue dans une gorge : dégagez cette lèvre à l’aide d’un pointeau et d’un marteau. Vous pouvez ensuite desserrer l’écrou, puis enlever la rondelle et enfin le roulement à rouleaux extérieurs en observant bien l’ordre de montage de ces éléments, de façon à les repositionner correctement.
Sur certaines voitures, les tambours de freins arrière ne peuvent être démontés qu’en utilisant un arrache-moyeu . L’arrache-moyeu est fixé aux goujons de roue par l’intermédiaire des écrous de roue qui sont remontés pour le maintenir en position. L’écrou central de l’arrache-moyeu est alors serré progressivement, jusqu’à ce que le tambour et le moyeu se dégagent de l’axe. Il est bien évident que l’écrou central du moyeu aura été préalablement démonté.
Si vous ne disposez pas d’un arrache-moyeu, vous pouvez essayer de remonter la roue après avoir démonté l’écrou central ; exercez ensuite un mouvement alternatif sur le pneu tout en tirant vers vous. Vous aurez ainsi plus de force pour dégager l’ensemble.
Avant de démonter les mâchoires, vous noterez la position exacte de tous les éléments, afin de les remonter convenablement. Ceci est essentiel, car c’est généralement la source habituelle d’ennuis au remontage des freins. En particulier, il faudra noter la position des ressorts de rappel des mâchoires, ainsi que l’emplacement exact de chacune des mâchoires et surtout des extrémités des mâchoires qui ne sont pas recouvertes par des garnitures.
Au cas où vous auriez des problèmes, vous pouvez toujours vous référer au frein de l’autre côté de la voiture, si vous ne l’avez pas déjà démonté. C’est pourquoi nous vous conseillons de refaire les freins un par un et de ne pas démonter les deux en même temps. Rappelez-vous, cependant, que les deux côtés sont symétriques et que de ce fait certains éléments sont inversés d’un côté par rapport à l’autre.
Les mâchoires de freins sont fixées aux flasques par trois systèmes différents. Dans deux dispositifs, on utilise des ressorts ; dans le troisième, un clip. Dans le deuxième cas, la mâchoire est fixée au flasque lui-même par l’intermédiaire d’une petite tige, d’un ressort et d’une rondelle ; vous appuierez sur la rondelle et vous la ferez tourner d’un quart de tour pour dégager le ressort (photos 6 et 7). Des ressorts sont accrochés entre les deux mâchoires elles-mêmes ; vous dégagerez ces ressorts en faisant levier avec un tournevis, ou mieux avec un outil spécial pour les démonter (photo 8). Enfin, si la mâchoire est montée par l’intermédiaire d’un clip, vous pourrez dégager ce dernier en faisant levier avec un tournevis de façon à décrocher le clip du flasque. Les mâchoires sont maintenant libres et il suffit de dégager leurs extrémités des fentes dans lesquelles elles sont engagées dans le cylindre (photo 9).
Si le cylindre semble gras (photo 10). il faudra dégager avec précaution la lèvre du cache-poussière. S’il y a de l’humidité ou quelques gouttes de liquide de frein derrière (photo 11), c’est que le cylindre est à remplacer. Les cylindres sont maintenus de deux façons différentes : soit vissés, soit clipés. Si le cylindre est vissé, il l’est généralement par deux petites vis situées sur la surface arrière du flasque qu’il suffit de démonter.
Lorsque le cylindre est clipé, il s’agit généralement soit d’un clip ressort unique que vous ferez sauter avec un tournevis, soit, sur certaines voitures anglaises, de trois clips enfilés deux dans un sens et le troisième dans le sens inverse, cela afin qu’ils ne puissent pas se dégager tous seuls ; en effet, ils comportent des petites pattes qui s’engagent les unes dans les autres. Notez soigneusement les positions respectives des différents clips ; vous n’aurez ainsi aucun problème pour le remontage.
Certains types de freins possèdent un système de rattrapage automatique de jeu. Démontez-le pour le nettoyer et le graisser (photo 13). Vous pouvez maintenant contrôler l’état des garnitures (photo 15) et, si elles sont usées, soit les faire refaire en échange standard, soit en acheter des neuves. Vérifiez la conformité des nouvelles pièces (photo 16), puis procédez au remontage (photos 17 à 21).
Le réglage d’un système de rattrapage manuel de jeu peut s’effectuer de diverses manières suivant le type de voiture. Avant de procéder au réglage des freins, il faut exercer quelques pressions sur la pédale pour centrer les mâchoires, le tambour étant bien entendu en place. Serrez le réglage du frein de telle sorte que le tambour soit bloqué. Puis desserrez-le doucement jusqu’à ce que le tambour puisse tourner. Ceci permet d’obtenir le jeu minimal entre la mâchoire et le tambour (photo 22).
Les garnitures des mâchoires « lèchent » le tambour par intermittence provoquant un bruit désagréable, ce phénomène disparaîtra au bout de quelques centaines de kilomètres, quand les garnitures seront rodées. Il est d’ailleurs préférable, au départ, que le jeu soit trop faible plutôt qu’excessif.