Il est impensable de continuer à rouler dans un véhicule qui "tire" au freinage. En adoptant une attitude négligente, vous compromettez non seulement votre sécurité, mais aussi celle des autres usagers. En conséquence, dès les premiers symptômes d’un freinage déséquilibré, il convient d’en déterminer la cause et de procéder au plus vite aux réparations qui s’imposent. Les causes peuvent être multiples ; aussi, avant de vous lancer dans le démontage des freins, devrez-vous procéder à quelques vérifications aisées.
Un véhicule peut très bien tirer au freinage sans pour autant que le système de freinage etses différents composants soient en cause. C’est le cas, par exemple, si les pneumatiques sont excessivement ou anormalement usagés, ou si la pression de gonflage n’est pas identique sur les deux roues d’un même essieu. C’est pourquoi, avant d’entreprendre tout démontage, il faudra vous assurer de la pression, que vous contrôlerez bien entendu à froid à l’aide d’un petit manomètre ou, si vous n’en possédez pas, à la station.
De même, si la direction ou la suspension sont en mauvais état (bras faussé par exemple), si la géométrie du train avant est incorrecte (faites contrôler les angles), ou si une roue est déséquilibrée, vous ressentirez un défaut de trajectoire et, au freinage, le véhicule ne conservera pas son cap initial. Faites rééquilibrer en station de pneumatiques la roue (qui a probablement perdu son plomb d’équilibrage). Contrôlez l’état de la jante.
Pour que le système de freinage fonctionne normalement, il est essentiel que le circuit hydraulique soit en bon état. Vous devrez par conséquent vous assurer de l’absence de fuites éventuelles de liquide de frein au niveau des canalisations des raccords et des cylindres de roues. Toute fuite dans le système hydraulique se traduit par une chute de la pression nécessaire au fonctionnement des cylindres de roues, et entraîne, par là même, une perte d’efficacité de freinage. Au montage, il faut éviter de serrer excessivement les raccords, en se conformant aux couples de serrage préconisés par le constructeur, surtout si les raccords sont constitués par un renflement du tube et une bague caoutchoutée comprimée au serrage.
Un support manquant, une collerette déformée entraînent des risques de rupture de la tuyauterie. Montez, dans la mesure du possible, des joints neufs à chaque intervention. Vérifiez qu’un tube n’a pas été usé par le frottement contre une pièce métallique, entraînant une fuite de liquide à cet endroit. Les détériorations des canalisations sont souvent dues à un écrasement au cours d’une fausse manoeuvre. Les flexibles en mauvais état devront impérativement être remplacés.
Si de l’huile ou du liquide de frein sont entrés en contact avec les garnitures, le freinage sur la roue concernée risque d’être affaibli, voire nul. La voiture tirera alors dans la direction opposée lorsque vous appuierez sur la pédale. La vérification de l’ensemble du circuit hydraulique pour déceler un éventuel défaut d’étanchéité est donc une affaire très sérieuse.
Si le piston (ou les pistons) d’un cylindre récepteur de roue ou d’un étrier grippe, les mâchoires ou plaquettes concernées ne fonctionneront pas normalement sur cette roue. Cylindre ou étrier devront alors être déposés pour une inspection minutieuse. Si la voiture tire à droite, au freinage, la faute en incombe à un cylindre de roue ou à un étrier gauches, et inversement.
Si vous ressentez fortement le « tirage » dans la direction, il s’agit d’une roue avant. Dans le cas contraire, contrôlez les freins arrière. Vous pouvez également déterminer le cylindre ou l’étrier défaillants en procédant de la manière suivante : placez successivement chaque roue sur cric et chandelles, et faites tourner la roue à la main pendant qu’un ami appuie sur la pédale de frein. La roue qui continue à tourner alors qu’elle devrait s’immobiliser sous l’action du freinage est responsable du déséquilibre constaté : une roue impossible à tourner à la main peut avoir, sur route, un freinage tout à fait insuffisant.
La dépose du tambour est indispensable pour pouvoir accéder au cylindre de roue. Commencez par ôter la roue, puis desserrez le réglage des mâchoires. Si le tambour est solidaire du moyeu, il est soit bloqué sur un cône claveté, soit enfilé sur des cannelures. Dans ce cas, il vous faudra utiliser un extracteur ou arrache-moyeu pour déposer l’ensemble moyeu-tambour. Les moyeux-tambours sont parfois fixés sur la fusée de roue au moyen d’un écrou crénelé qui maintient des roulements à rouleaux coniques.
Si le tambour de frein est séparé du moyeu, il est en principe fixé sur le moyeu par des écrous ou des petites vis à tête fraisée (photo 4). Lorsque vous travaillez sur les roues sur lesquelles agit le frein à main, assurez-vous au préalable que le levier est en position desserrée.
Une fois le tambour retiré, vous pouvez examiner le cylindre de roue. En premier lieu, recherchez toute trace de fuite de liquide de frein. Dans l’affirmative, il faudra au minimum (si ces pièces sont disponibles) remplacer les coupelles. En outre, si les segments sont souillés par le liquide de frein, il sera nécessaire de remplacer aussi les garnitures. En effet, des garnitures grasses que l’on nettoie dans un solvant ou que l’on chauffe au contact d’une flamme ne retrouvent jamais leurs propriétés premières. Seules les très faibles traces de liquide de frein peuvent être éliminées par nettoyage dans de l’essence de térébenthine.
Contrôlez que le piston de commande se déplace normalement dans le cylindre. Demandez à un ami de bien vouloir appuyer modérément sur la pédale, pendant que vous contrôlez le bon fonctionnement du piston. Attention : il est important de n’appuyer sur la pédale de frein que modérément, ce afin de ne pas faire sortir le piston de son logement ; il risquerait même de tomber, étant donné que le tambour n’est plus là pour limiter son débattement.
Pour retirer un cylindre récepteur de roue, commencez par ôter les segments. Notez sur une feuille de papier la position relative des pièces (croquis), ou mieux, prenez une photographie au Polaroid.
Les segments peuvent être fixés au flasque de roue de différentes manières, généralement par tige et ressort. Il suffit, pour retirer les mâchoires, de dégager ces éléments de fixation et d’ôter les ressorts de rappel (photo 5). Dans certains cas, les segments pivotent sur un axe maintenu au moyen d’un écrou qu’il faut retirer. Pour réduire au minimum les pertes de liquide de frein, couvrez le haut du réservoir du maître cylindre avec un petit sac en plastique puis replacez le bouchon du bocal (afin de boucher l’orifice de mise à l’air libre).
Sur des freins avant, pincez le flexible derrière le plateau en utilisant l’outil prévu pour cet usage, ou fermez le avec un bouchon approprié. Désaccouplez la canalisation en ôtant l’écrou derrière le plateau, en veillant surtout à ne pas endommager le tuyau (photos 7 et 8) ; à l’aide d’une clé appropriée, retirez si nécessaire la vis de purge. Il se peut que vous ayez à enlever la goupille fendue ou l’axe à l’épaulement. Ensuite, dégagez le cylindre de roue en tirant dessus. Certains cylindres sont maintenus par un circlip à l’arrière du plateau, d’autres par des boulons ; il faudra les retirer pour pouvoir déposer le cylindre (photos 9 et 10).
Après avoir nettoyé la surface extérieure du cylindre à la brosse douce, démontez-le, et examinez l’état des pièces (photos 11 à 13). Toute trace de rayures ou d’usure marquée commandent le remplacement de l’ensemble cylindre-piston. Le remontage s’effectue en sens inverse du démontage. N’oubliez pas de lubrifier les pièces avec du liquide de frein ou de la graisse haute pression. Remplacez les garnitures grasses ou usagées. Une fois le remontage terminé, procédez à la purge du circuit. Contrôlez une dernière fois l’absence de fuites et procédez enfin au réglage des freins.
Débranchez la batterie, mettez la voiture sur cric et chandelles et déposez la roue du côté intéressé. Si cela est possible, contrôlez l’état d’usure des plaquettes de frein avant de les retirer. Les plaquettes doivent être remplacées lorsque l’épaisseur totale de l’ensemble support/patin atteint une valeur de 6-7 mm. Si les plaquettes sont excessivement usées ou si elles sont grasses, il faudra les changer ; de même, si elles sont usées de façon inégale (en travers), ce peut être le symptôme d’un piston qui grippe ou colle. Demandez à un ami d’appuyer sur la pédale pendant que vous regardez les plaquettes enserrer le disque. Le fait que l’une d’entre elles se déplace plus lentement impose le remplacement de l’étrier.
Il faut d’abord retirer les plaquettes (photos 14 et 15). Dans le cas d’un étrier flottant, procédez de la manière suivante. Ôtez les goupilles de retenue des pattes de fixation de l’étrier, puis faites basculer ces pattes de fixation. Déposez l’étrier en prenant garde de ne pas endommager la canalisation d’arrivée de liquide de frein. Enlevez les plaquettes. Si vous avez affaire à un étrier fixe, commencez par retirer les goupilles de maintien des plaquettes, puis enlevez l’antibruit. Dégagez les plaquettes à l’aide d’une paire de pinces universelles.
Pour déposer l’étrier de frein, desserrez les écrous de maintien qui le fixent au porte-moyeu. Il est en général maintenu par des boulons traversants (photo 17). L’ensemble de l’étrier vient en un seul bloc, les flexibles une fois retirés et fermés avec un bouchon approprié, et, s’il s’agit d’une roue arrière, une fois le câble de frein à main démonté.
Après avoir ouvert la vis de purge (photo 18) pour permettre la sortie du piston (photo 19), examinez celui-ci (photo 20) et contrôlez l’état du cylindre (photo 22). Nettoyez les surfaces de frottement du piston et du cylindre (photo 23) avec de la laine d’acier. Replacez le piston dans le cylindre, puis pour la repose de l’étrier, procédez en sens inverse de la dépose. N’oubliez pas de lubrifier avec du liquide de frein piston et joint torique. Une fois le travail terminé, purgez le circuit de freinage.