S’il est indispensable d’avoir une carrosserie impeccable, ce n’est pas seulement par souci d’esthétique. Un jet de gravillons qui mitraille votre voiture peut fendiller les couches de peinture et laisser ensuite l’eau et divers agents corrosifs (neige salée, par exemple) s’infiltrer et attaquer la tôle. Au bout d’un mois ou deux, la peinture commencera à former des cloques et il faudra alors enlever toutes les parties endommagées, sous peine de voir la rouille s’étendre indéfiniment, rendant nécessaire la remise en peinture de l’ensemble de la carrosserie (occasion, au demeurant, de la débosseler).
Débosseler et repeindre une carrosserie est un travail qui effraie souvent le débutant, mais qui requiert en fait plus de soin et de patience que d’expérience ou d’habileté particulières. L’essentiel est de ne pas négliger le travail de préparation et de choisir soigneusement sa peinture en aérosol.
Les fabricants de peintures proposent aux constructeurs une très large gamme de teintes et souvent tout une série de nuances pour une seule couleur. II est bien évident que votre détaillant ne dispose pas toujours d’un choix aussi étendu dans les peintures aérosols. L’éventail est cependant suffisamment varié pour que vous puissiez retrouver la couleur d’origine de votre carrosserie. En France, par exemple, les gammes Auto/ac, Auto F, Corona, Nitrolac, Berger, Valentine, Dup/ico/or, Ascot, A/tona, proposent toutes les teintes courantes.
En cas de doute, sachez que toutes les automobiles portent une petite plaque métallique - fixée le plus souvent sous le capot - indiquant les références des coloris d’origine (ce renseignement est parfois porté sous le logement de la roue de secours).
La plupart des peintures en bombes sont des peintures cellulosiques. Elles s’appliquent sur n’importe quelle peinture d’origine, ainsi que sur les carrosseries repeintes avec une peinture cellulosique ou acrylique, mais pas sur une peinture synthétique. Si vous êtes en présence d’une peinture synthétique, il est conseillé d’appliquer une couche d’isolant (malheureusement inexistant en aérosol) avant de peindre, sinon la peinture prendra un aspect « plissé ».
Une bombe aérosol vaporise une zone bien plus vaste que celle à peindre. Il est donc indispensable de protéger les parties qui ne sont pas à repeindre et de placer la voiture dans un endroit suffisamment isolé et dégagé - loin des autres voitures, par exemple. La brise la plus légère, le moindre courant d’air, peuvent transporter les brouillards de peinture assez loin.
Laissez porte ou fenêtre de votre garage ouvertes. En effet, même si un aérosol contient trop peu de solvants pour qu’en s’évaporant ceux-ci soient franchement nocifs, il est toutefois déconseillé d’effectuer ce travail dans un local mal ventilé.
La peinture cellulosique, rarement employée de nos jours, fut utilisée sur la quasi totalité des automobiles construites entre les années vingt et la fin des années soixante. Toutefois, certaines marques de voitures de prestige continuent de l’employer du fait de son superbe aspect.
Cette peinture s’applique au pistolet, fortement diluée (100 %). Un très grand nombre de couches doit être appliqué car elle couvre très peu (10 à 15 couches). Elle possède cependant l’avantage de sécher très rapidement. Une fois sèche, il faut la polir à l’aide d’une pâte abrasive, puis la lustrer avec un liquide spécial. Ces inconvénients étant largement compensés par un brillant d’une profondeur incomparable ainsi qu’une surface parfaitement lisse. De plus, si elle est régulièrement entretenue par des lustrages périodiques avec un produit et un matériel appropriés, elle a une durée de vie quasi illimitée.
Cependant, le prix relativement élevé de ces peintures les fit supplanter par les peintures glycérophtaliques, beaucoup moins coûteuses et d’un emploi plus aisé. Ces dernières couvrent en effet très bien (une couche de glycérophtalique donne environ la même épaisseur que quatre couches de cellulosique) et permettent un brillant instantané (il n’est pas nécessaire de les polir ni de les lustrer). Elles sont de ce fait largement employées pour les voitures de grande série.
Ses inconvénients sont une surface légèrement irrégulière (peau d’orange) ainsi qu’un brillant moins profond que celui des cellulosiques. Elles ont aussi tendance à s’oxyder assez rapidement (ce qui explique, dans bien des cas, la moins grande longévité des peintures d’aujourd’hui).
Les peintures acryliques, d’un emploi assez récent, sont utilisées pour les voitures de haut de gamme, du fait d’un aspect qui les rapproche des cellulosiques. Certaines se polissent comme ces dernières alors que d’autres se mélangent avec un durcisseur et donnent un brillant direct. D’autres encore s’appliquent en deux fois pour les couleurs métallisées : une couche de teinte métallisée mate et une de vernis brillant. Cette peinture présente l’avantage de ne pas s’oxyder et donc de mieux résister à la corrosion.
La mauvaise façon (à gauche) et la bonne façon (à droite) de tenir la bombe de peinture.
De petites bosses peuvent ternir l’aspect d’une carrosserie par ailleurs très saine. Elles ne sont pas assez marquées pour justifier un redressement ou un colmatage à la fibre de verre, cependant une simple couche de peinture ne suffit pas à les dissimuler. Les bosses seront alors comblées au mastic pour carrosserie.
En ponçant, vous découvrirez peut-être que la couleur de la couche d’apprêt est différente de celle de la couche de finition. Dans la mesure du possible, respectez cette différence, car elle peut modifier la teinte finale. Les teintes standard sont le gris et le rouge oxydé, mais certains coloris originaux nécessitent des couches d’apprêt de couleurs spéciales.
Dernier point : votre peinture en aérosol risque de présenter un aspect plus brillant que celui de la peinture d’origine qui s’est ternie avec le temps. Vous atténuerez cette en passant uniformément, sur la peinture neuve comme sur l’ancienne, de la pâte à polir ou bien un vernis transparent en aérosol. Là aussi, un essai préalable sur un morceau de tôle vous permettra de mieux apprécier le résultat.
Pour adhérer correctement, le mastic doit être appliqué sur une surface rugueuse, peu étendue, et qui ne s’écaille pas. Comme il est décrit dans les photos 1, 2 et 5, débarrassez la surface à enduire de toute particule de peinture écaillée et de toute trace de rouille, et traitez à l’anti-rouille ; puis poncez au papier abrasif à gros grain (photo 3) pour obtenir l’aspect rugueux désiré en débordant légèrement sur la peinture encore bonne afin de permettre l’accrochage du mastic.
Vous trouverez des mastics de différentes qualités dans les magasins d’accessoires automobiles. Les mastics contenant des résines Epoxy ont l’avantage d’être relativement élastiques ; c’est important car les carrosseries sont soumises à d’incessantes vibrations et secousses (on a vu longtemps certains mastics se décoller avec les cahots de la route). Ces mastics résistent à l’essence, l’huile, l’eau et à de nombreux acides. Ils ne se contractent pas et ne se fendillent pas. En raison de leur composition chimique, il vaut mieux éviter tout contact avec la peau.
Notre travail achevé, lavez-vous soigneusement les mains et nettoyez les outils avec un diluant cellulosique faute de quoi ils seraient inutilisables pour une prochaine fois.
II est nécessaire d’appliquer une couche d’apprêt gris avant la couche de finition. Ce produit, relativement épais, achèvera d’uniformiser les petites imperfections que le mastic présente presque toujours en surface, même s’il a été lissé avec le plus grand soin. Sa forte adhérence assurera au métal une protection supplémentaire. Enfin, il permettra une meilleure fixation des couches de finition. L’apprêt est facile à étendre. Cela vous permettra, en outre, d’acquérir le tour de main exigé par l’application délicate de la couche de finition.
Comment atténuer les différences de ton d’une peinture de voiture |
II se peut que sur une petite surface, la retouche ne s’accorde pas avec la peinture d’origine, surtout lorsque celle-ci s’est ternie. Les professionnels ont leurs « trucs » pour atténuer les raccords. en partant du ton de la nouvelle peinture, ils appliquent plusieurs couches en dégradé, jusqu’à la teinte de l’ancienne. De cette façon, le passage d’un ton à l’autre est à peine visible. Dans le cas de la retouche (A), ils vaporisent d’abord la couleur brute sur la réparation. Ensuite, ils la diluent légèrement pour l’appliquer sur une surface plus large (A + B), de manière que l’ancienne peinture transparaisse faiblement, puis davantage pour la passer sur une surface plus étendue (A + B + C), jusqu’à ce que l’ancienne peinture soit nettement visible par transparence. Cette méthode permet de passer progressivement d’un ton à l’autre sans rupture brutale, mais ne peut pas se faire avec les bombes aérosols, quine permettent pas les mélanges de peintures. Une fois que les deux ou trois couches ont été appliquées, on vaporise un vernis transparent (mais pas de diluant) sur la retouche et les parties environnantes. Parce procédé, on obtient trois graduations, ancienne peinture + vernis, nouvelle peinture + vernis, en atténuant le passage d’un ton à l’autre. En suivant attentivement cette méthode, vous obtiendrez un résultat proche de celui d’un professionnel. |
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La technique du professionnel | La solution du bricoleur avec du vernis |
La machine à peinture |
Lorsqu’ils désirent effectuer une retouche de peinture, de nombreux utilisateurs sont confrontés au problème de trouver une teinte exacte. En effet, la grande multiplicité des teintes ne permet pas toujours au détaillant de stocker une aussi grande quantité de produits. Par ailleurs, certains accessoiristes automobiles possèdent une machine à peinture capable de reproduire une teinte d’origine à partir des teintes de base. Ils disposent à cet effet d’un système de microfiches ; chacune d’elles représente une couleur dont le dosage des diverses teintes de base est inscrit en grammes. Une bascule électronique permet un mélange d’une grande précision. |