Si toutes les moteurs à essence sont aujourd’hui dotées d’un système d’injection électronique, nombre de voitures antérieures aux années 2000 sont alimentés par un ou plusieurs carburateurs, simple ou double-corps.
Bien que le circuit d’alimentation en essence soit doté de plusieurs filtres, il arrive que certains dépôts finissent par s’accumuler au fond de la cuve du carburateur à niveau constant du carburateur. S’ils sont trop importants, ils peuvent finir par boucher partiellement ou totalement un des gicleurs et altérer de ce fait la bonne marche du moteur. Il faut alors effectuer un nettoyage complet du carburateur.
Le nettoyage d’un carburateur ne demande qu’un minimum de matériel. Un compresseur est cependant très utile.
Sur la plupart des voitures, il faut commencer par démonter le filtre à air pour pouvoir accéder au carburateur. Il y a autant de modes de fixation de filtres à air qu’il y a de types de voitures, aussi le meilleur moyen de vous renseigner est de consulter votre livret d’entretien.
Une fois le filtre à air-démonté, retirez le ressort de rappel de la commande du papillon des gaz, puis détachez la commande, qui peut être par câble ou par tringle (photo 1). II faut, aussi, bien évidemment enlever le tuyau d’alimentation d’essence, généralement engagé sur une canalisation en laiton. Notez que sur certaines voitures, il faut également retirer le tout petit tuyau de caoutchouc amenant la dépression régnant sous le papillon du carburateur jusqu’à la capsule de régulation de l’avance. Cette dernière est située sur le côté du corps du distributeur d’allumage.
La dernière opération, des plus simples, consiste à démonter les deux écrous de la bride de fixation du carburateursur la pipe d’admission. La plupart des carburateurs simple corps sont tenus par deux boulons, alors que les doubles corps en possèdent généralement quatre, qu’ils soient horizontaux ou verticaux. Prenez toujours une clé de pas adapté afin de ne pas endommager les pans des boulons (avec une pince multiprise, par exemple).
Avant de commencer à démonter votre ou vos carburateurs il est absolument indispensable de les nettoyer extérieurement (photos 3 et 4). En effet, une couche de cambouis et de poussière s’accumule avec les kilomètres sur le corps du carburateur ; or, si vous ouvrez ce dernier sans précautions, vous risquez de faire pénétrer des corps étrangers à l’intérieur, ce qui est l’inverse de ce que vous cherchez à faire. Pour nettoyer l’extérieur, on trouve certains produits en aérosols qui sont très efficaces mais relativement chers. Si vous désirez faire des économies, le meilleur moyen est alors d’employer de l’essence avec un pinceau. Remplissez-en un petit récipient et posez le carburateur dedans, l’essence commencera à diluer la couche de cambouis, tandis que vous peaufinerez le nettoyage à l’aide du pinceau. Ce n’est que lorsque l’extérieur du carburateur sera parfaitement propre que vous pourrez commencer le démontage.
Sur un carburateur classique à gicleurs fixes, le couvercle de la cuve est généralement maintenu par des petites vis à tête fendue qu’il suffit de retirer pour avoir accès à l’intérieur du carburateur (photo 5).
L’opération de nettoyage commencera par le démontage du filtre d’entrée de la cuve. Ce petit filtre en cuivre se trouve généralement sous le tuyau d’arrivée d’essence et est abrité par un bouchon borgne en laiton qu’il suffira de dévisser. Nettoyez le filtre dans un bain d’essence propre et faites de même pour son bouchon au fond duquel s’accumulent les dépôts. Replacez ensuite le filtre dans son logement et revissez le bouchon en place. Nettoyez bien le flotteur (photo 8).
Le pointeau qui régularise l’arrivée d’essence se trouve, lui aussi, dans le couvercle de cuve. Démontezle afin d’en examiner l’état et de voir si aucun dépôt ne vient en gêner le bon fonctionnement. L’entrée d’air du carburateur devra être nettoyée à l’aide d’une brosse métallique et d’essence car les dépôts noirâtres qui s’y forment sont assez difficiles à enlever. Si cette entrée possède un volet de starter, il faudra le nettoyer également tout en s’assurant qu’il pivote librement sur son axe (photo 9).
Toujours dans le couvercle, il existe un passage de faible diamètre partant du plan de joint, où il communique avec la pompe de reprise jusqu’à un mince tuyau de cuivre débouchant dans l’arrivée d’air de l’admission. Vérifiez qu’il n’est pas bouché et que ses extrémités sont parfaitement propres. Un passage de pompe de reprise obstrué conduit à un “trou” à l’accélération.
Tous les éléments solidaires du couvercle sont maintenant propres, et vous pouvez vous occuper du corps du carburateur. Examinez très soigneusement le fond de la cuve, car c’est là que les dépôts ont le plus tendance à s’accumuler. On trouve plusieurs formes de dépôts soit un très fin dépôt marron qui est constitué de minuscules particules de rouille provenant de l’oxydation du réservoir d’essence ; soit un dépôt blanchâtre qui se forme quand la voiture reste arrêtée très longtemps.
Dans le premier cas, il suffit de nettoyer le fond de la cuve avec un pinceau et de l’essence pour retirer les traces de rouille (photo 6) ; alors que dans le second cas, le travail sera plus difficile, car il faudra alors gratter fermement le fond de la cuve avec une brosse métallique ou de la paille de fer pour venir à bout des dépôts blanchâtres. Plus vous laisserez votre voiture arrêtée dans un endroit humide et plus ces dépôts auront tendance à se former rapidement. Les gicleurs peuvent être partiellement ou totalement obstrués par ces dépôts ; aussi faudra-t-il les nettoyer (photos 10 et 11). Mais sans employer d’objets métalliques qui risqueraient d’en déformer l’alésage. S’ils sont vraiment trop encrassés, la meilleure solution consiste à les remplacer.
Notez cependant que si vous vous servez de votre voiture tous les jours, il y a peu de chances que ce genre de dépôt se forme. Quant aux dépôts de rouille, ils ne commencent à se former que lorsque la voiture a atteint un certain âge, variable suivant la qualité de chaque véhicule. Le problème est que l’on ne peut malheureusement pas arrêter le phénomène, et il faudra alors penser à nettoyer ses filtres et son carburateur fréquemment. Il arrivera cependant un moment où votre réservoir se mettra à fuir, percé par l’oxydation. Il faudra alors le remplacer.
La cuve à niveau constant et les gicleurs qui s’y trouvent étant nettoyés, il faut maintenant vous occuper de nettoyer la buse et le venturi du corps du carburateur toujours en employant de la paille de fer et de l’essence appliquée au pinceau. Il faudra aussi penser aux différents gicleurs se trouvant à l’extérieur du corps, se dévissant sous forme d’un boulon à six pans (Solex).
Il reste un élément essentiel : la pompe de reprise. Elle peut se présenter sous forme d’un piston en laiton coulissant dans un alésage pratiqué le long de la cuve à niveau constant, dans le corps du carburateur (Weber) ; ou bien sous forme d’une membrane actionnée par une tige solidaire du papillon des gaz (Solex). Dans le premier cas, il suffit de retirer le piston et de regarder au fond de son logement pour s’assurer de la propreté de l’ensemble.
Dans le deuxième cas, il faut démonter le petit couvercle de la pompe de reprise, généralement fixé par 4 ou 6 petites vis à tête fendue. Retirez ensuite la membrane et inspectez soigneusement les passages d’essence situés derrière. Nettoyez-les si nécessaire, puis remontez l’ensemble en n’omettant pas de remettre le ressort de rappel de la membrane du bon côté.