Nous pourrions presque dire que ce véhicule nous vient de la lointaine préhistoire, puisque sa première apparition remonte à 1948. Mais cette fameuse 2 CV n’a cessé d’évoluer tant du point de vue de la mécanique que de la carrosserie. Toutefois ce véhicule reste toujours équipé du moteur deux cylindres à plat opposés, refroidi par air, mais il pouvait être livré avec deux types de mécaniques différentes, moteur 3 CV, 602 cm3 (2 CV 6) ou moteur 2 CV, 435 cm3 (2 CV 4) (quoique ce dernier ne soit plus fabriqué depuis quelque temps). Devant le succès de cette voiture, des dérivés sont nés, tels que la Méhari, la Dyane, et la fabuleuse Charleston qui n’était qu’une série spéciale, et est maintenant construite en série tellement la demande s’avère importante.
Du fait d’un certain manque d’accessibilité, on ne peut pas dire que l’entretien soit très aisé, sauf pour le contrôle du niveau d’huile et le remplacement des bougies. Les difficultés commencent avec l’accès à la cartouche du filtre à huile et surtout le remplacement des vis platinées, puisqu’il faut déposer la grille pare-pierres et le ventilateur de refroidissement.
Faites la vidange lorsque l’huile est encore chaude, cela facilitera son écoulement. Placez un récipient assez grand pour contenir toute l’huile (2,3 I) et dévissez le bouchon de vidange moteur, situé sous le carter moteur (attention aux projections d’huile chaude) ; pour faciliter encore plus l’écoulement, ouvrez le bouchon supérieur de remplissage. Pendant que l’huile s’écoule, dévissez la cartouche du filtre à huile (photo 1), qui d’ailleurs n’est pas facile d’accès ; pour cela, utilisez une clé spéciale.
Jetez la cartouche et vissez-en une neuve à la place ; serrez-la à la main ou à l’aide de la clé spéciale ; certaines cartouches portent des consignes de montage respectez-les. Nettoyez le bouchon de vidange, remplacez son joint et remettez-le en place. Faites le plein d’huile neuve (photo 2) (utilisation normale 20 W 40). Sortez la jauge à huile, essuyez-la avant de la replonger dans le carter-moteur. Sortez-la à nouveau pour lire le niveau de l’huile (photo 3) ; si celuici est correct, refermez le bouchon de remplissage.
Dégagez le couvercle en le faisant tourner dans le sens inverse d’horloge, la cartouche filtrante étant solidaire du couvercle, le tout vient ensemble (photo 4). Dégagez la fixation de l’élément filtrant en mousse et sortez celui-ci. Lavez-le dans de l’essence, puis huilez-le ensuite avec un mélange composé de 40 % d’huile moteur et 60 % d’essence. Égouttez soigneusement l’élément avant le remontage. A la repose, un point dur se fait sentir en manœuvrant le couvercle ; poursuivez la rotation jusqu’à ce que les triangles de repérage se trouvent en vis à vis.
Pour accéder au carburateur, déposez la Durit d’amenée d’air carburateur/filtre. Le carburateur peut être déposé pour un nettoyage complet. Il est possible toutefois de nettoyer les principaux gicleurs sans déposer le carburateur. Faites attention à ne pas employer d’aiguille pour déboucher un gicleur : celuici serait irrémédiablement détérioré. Pour régler le ralenti, s’il n’est pas correct, agissez exclusivement sur la vis du mélange de by-pass (photo 5).
Débranchez les fils de bougies, démontez les bougies, soit pour les nettoyer et les contrôler (écartement des électrodes : 0,65 à 0,75 mm), soit pour les remplacer. Remontez les fils de bougies. Pour accéder à l’allumeur, déposez auparavant la grille pare-pierres (4 vis) et le ventilateur, puis détendez la courroie d’alternateur. Pour le ventilateur, utilisez une clé à pipe de 14 (photo 6) ; bloquez la couronne de démarreur à l’aide d’un gros tournevis et débloquez la vis de fixation du ventilateur, puis à l’aide de la manivelle du véhicule et par l’intermédiaire de la dent de loup, débloquez le ventilateur en donnant un coup sec.
Si celui-ci ne se décolle pas, serrez la vis de fixation, puis desserrez-la de deux tours, placez l’extracteur Citroën (3006-T bis) et extrayez le ventilateur. Attention il ne faut jamais décoller le ventilateur par choc sur la dent de loup, cela risque de fausser l’extrémité du vilebrequin. Déposez ensuite le caoutchouc de protection de l’allumeur, maintenu par 8 vis, puis le couvercle de l’allumeur, fixé par 3 vis (photo 7), vous avez ainsi accès aux « vis platinées ».
Mettez les « vis » en pleine ouverture et contrôlez à l’aide d’un jeu de cales l’écartement qui doit être de 0,35 à 0,45 mm (photo 8). Effectuez cette mesure sur les deux bossages de la came pour vérifier la bonne symétrie et contrôler si l’arbre à cames n’est pas faussé.
Les contacts du rupteur ou « vis platinées » doivent être changés périodiquement. Pour cela, déposez le contact fixe maintenu par la vis (photo 9) et enlevez le contact mobile. Remplacez les contacts du rupteur, réglez leur écartement et contrôlez le calage du point d’allumage (8e avance initiale, indiquée par l’emplacement du trou de pige).
Introduisez une pige de 6 mm de diamètre dans le trou du carter-moteur, côté gauche, en la passant entre le tube d’échappement et la culasse, puis tournez le moteur en agissant sur le volant jusqu’à ce que la pige pénètre dans le trou du volant : le moteur est au point d’allumage. Déconnectez les fils de bougies sur la bobine, branchez une lampe témoin (photo 10) entre la borne « - » (repère bleu) et la masse (le couvercle de remplissage d’huile par exemple) ; mettez ensuite le contact.
Déposez les trois vis et le couvercle de l’allumeur. Vérifiez que les masselottes d’avance centrifuge sont à leur position de repos. Desserrez les deux vis extérieures de fixation de l’allumeur, cherchez ensuite le point exact du décollement des linguets en tournant le boîtier. La lampe s’allume (photo 10) au moment précis de ce décollement. Serrez les vis, fixez le couvercle à l’aide de ses trois vis et dégagez la pige de calage. Remontez, dans l’ordre inverse du démontage, le caoutchouc de protection, le ventilateur et la grille pare-pierres, puis retendez la courroie d’alternateur.
Cette opération doit être effectuée moteur froid. Placez un récipient pour recueillir l’huile et déposez le couvre-culasse ; faites la même chose de l’autre côté. Faites tourner le moteur jusqu’à amener une soupape d’un cylindre en pleine ouverture (admission par exemple), réglez ensuite la soupape d’admission du cylindre opposé. Il faut répéter quatre fois cette opération pour régler les quatre soupapes (jeu des soupapes 0,20 mm partout).
Il y a très peu d’entretien, puisqu’il s’agit d’un refroidissement par air. Par contre, une chose importante concerne l’écran de calandre. Au-dessous de + 10 °C, il faut mettre celui-ci : pour cela, engagez une des languettes de l’écran dans la barrette correspondante de la calandre, puis cintrez l’écran vers le milieu et introduisez la deuxième languette dans l’autre barrette. Il est impératif d’enlever l’écran de calandre lorsque la température grimpe au-dessus de + 15 °C.
Il n’est pas indispensable (mais toujours prudent) de contrôler le niveau du liquide de freins puisque le véhicule comporte sur le tableau de bord un témoin d’alerte mini. Par contre, assurez-vous du bon fonctionnement du voyant ; contact mis, appuyez sur l’interrupteur de contrôle : il doit s’allumer.
Cela n’est pas valable sur la version « spécial » où vous devez contrôler visuellement le bocal dans le compartiment moteur (photo 11). Si un appoint est nécessaire, n’utilisez que du LHM (liquide vert) ; s’il faut en rajouter souvent, c’est qu’il y a une fuite : il faut localiser l’organe défectueux.
Contrôlez également l’épaisseur des garnitures des plaquettes de freins, ainsi que celles du frein de service (photo 12).
Placez la voiture sur une fosse si vous en avez une ; sinon montez-la sur chandelles à l’aide d’un cric. Inspectez les caoutchoucs des rotules, les soufflets des arbres de roues et ceux du boîtier de direction.
Examinez l’échappement, moteur tournant au ralenti, pour déceler toute fuite éventuelle au niveau des raccords et du silencieux.
Terminez l’entretien en contrôlant le bon état des balais d’essuie-glace et en vérifiant que toutes les lampes fonctionnent. Huilez à la burette les charnières de portes, du capot et du coffre, ainsi que les serrures et le verrou du capot.