La 2 CV fut conçue à une époque où les robots d’assemblage n’existaient pas. Aussi sa structure est-elle restée très sommaire, de manière à pouvoir être assemblée manuellement à un coût raisonnable.
Par ailleurs, les 2 CV n’ont jamais bénéficié des techniques modernes de protection anticorrosion, contrairement aux Dyane produites après 1986.
Il est donc hautement recommandé, lorsqu’on envisage l’achat d’une 2 CV d’occasion, de procéder à un examen exhaustif de la carrosserie, et surtout de son soubassement. Il faut au minimum soulever les tapis de sol, sans oublier celui du plancher du coffre, pour jauger l’importance de la corrosion qui attaque toutes les 2 CV dans les encoignures du plancher.
Avec la 2 CV, Citroën a véritablement fait de l’automobile l’outil fondamental des loisirs populaires. Ses sièges amovibles, facilement déposables, ont servi à des générations de promeneurs pour pique-niquer dans la nature (ci-dessus). Malheureusement, ce système ne correspond plus aux critères obligatoires de résistance en cas de collision. Partant du principe que tout instrument constituait une source potentielle de pannes irritantes, la première 2 CV était dotée d’un tableau de bord dont l’aspect rudimentaire ne fut jamais égalé ! Au fil des modifications, il allait cependant s’étoffer, jusqu’à atteindre la sobre efficacité de la Charleston, dernière version de la 2 CV.
Il ne faut pas oublier la capote, même si elle semble en parfait état au premier coup d’œil. Examinez les rebords supérieurs des flancs de caisse, sur lesquels la capote vient se plaquer, ainsi que la traverse arrière qui porte les charnières du couvercle de coffre. Soyez encore plus méfiant si la capote trahit des signes d’usure avancée. Il faut en effet se méfier des infiltrations d’eau qui ont déclenché un début de corrosion ; en attaquant sournoisement la capote sur sa face cachée, cette corrosion finira un jour par provoquer la déchirure brutale de celle-ci, forcément lorsqu’on roule à vive allure, et bien souvent alors qu’il pleut à verse ! De petits filets de rouille coulant sur la tôle depuis les bords de la capote doivent vous inciter à ouvrir celle-ci pour un examen plus détaillé.
La capote des 2 CV et Dyane peut s’ouvrir soit à l’avant, soit à l’arrière. L’ouverture rapide par l’avant se limite à rabattre vers l’arrière le cadre tubulaire qui supporte l’avant de la capote, et assure sa tension. En l’ouvrant des deux côtés à la fois et en la roulant sur la barre centrale (où deux sangles permettent de la maintenir), on peut découvrir entièrement la voiture. Dans cette configuration, il ne reste plus grand-chose à faire pour déposer complètement la capote.
La Mehari : carrosserie plastique La Mehari, réalisée sur la base mécanique d’une 2 CV 6, est un véhicule passe-partout très recherché sur le marché de l’occasion ; surtout pour l’étonnante version 4 x 4 tout-terrain. |
La forme généreusement débordante des ailes de la 2 CV et la médiocre protection assurée par ses pare-chocs expliquent que rares sont les voitures de ce type totalement exemptes de bosses et d’écorchures. Fort heureusement, la réparation de ces incidents s’avère généralement facile ; à moins évidemment de déformations importantes touchant à la structure même du véhicule : longerons faussés, montants de porte pliés, etc. Les ailes sont boulonnées et leurs vis de fixation se déposent sans aucun outillage, puisqu’il suffit d’utiliser la clé servant pour les écrous de roue. Si vous déposez une aile pour la débosseler (ou la remplacer si elle est trop endommagée), nettoyez soigneusement la surface où elle était en contact sur la structure de la voiture et enduisez cette surface d’un produit bitumeux (genre Blackson) avant de la remonter.
Si vous avez la chance de trouver une 2 C V dont la carrosserie est généralement en bon état (cela se trouve encore), il est sage de la faire bénéficier au plus tôt d’un traitement anticorrosion (Waxoyl, Dinitrol, ou équivalent), qui la préservera du développement d’attaques sournoises de la rouille.
Si les longerons, membrures ou traverses sont localement perforés par la rouille, il n’y a plus rien à faire (dans ce cas d’ailleurs, la voiture peut être déclarée totalement inapte au contrôle technique). Mais si la corrosion perforante est restée localisée au plancher, vous pouvez envisager la pose d’un plancher neuf : la 2 CV est l’un des rares véhicules où cette opération soit encore possible et relativement facile pour un amateur.
Si vous disposez de moyens de pliage de la tôle, vous pouvez même réaliser un plancher de remplacement, en utilisant une tôle de 8/10 mm. Relevez les cotes du plancher à confectionner à l’aide d’un patron taillé dans du carton fort, en n’omettant pas de repérer les emplacements de tôle saine sur lesquels vous fixerez le plancher neuf à l’aide de rivets “pop”.
Il est recommandé de déposer un peu d’enduit anticorrosion bitumeux dans les trous que vous percerez dans la structure d’origine, pour le passage des rivets. De même, traitez soigneusement la tôle neuve avec une protection anticorrosion (enduit au plomb, ou mieux au zinc) généreusement passée au pinceau ou au rouleau, suivie d’une couche d’apprêt et d’une couche de peinture. Après montage du plancher, n’oubliez pas d’enduire le dessous d’un produit bitumeux protecteur.
Vous terminerez de la même façon que précédemment, en planant au postillon et au tas américain, après avoir décapé la face extérieure de la tôle. Enduisez les surfaces décapées d’un apprêt anticorrosion, puis d’une couche de mastic de carrossier ; poncez en deux passes (grain moyen, puis fin), à la cale à main, et apprêtez avant de peindre
La structure de la 2 CV est la plus simple possible. Lorsqu’on a déposé la capote et tous les ouvrants, les ailes et les côtés du compartiment moteur se déposent à l’aide de la seule clé à écrous de roue. Il reste alors une structure très accessible et relativement facile à rénover.
Sur une voiture âgée, il arrive fréquemment que les vitres soient souillées par une pellicule irisée, qui rend la vision pénible de nuit, dans le faisceau des phares des autres véhicules, ou en plein soleil. Ne tentez surtout pas d’éliminer cette pellicule à l’aide d’un matériau abrasif. Nettoyez la surface à l’ammoniac pur, à l’aide d’un chiffon en coton propre (ou de tampons de coton hydrophile) ; laissez sécher et renettoyez à l’eau claire. Versez ensuite environ 15 % d’ammoniaque dans l’eau du lave-glace (si la voiture en a un), afin de parfaire le traitement.
Les serrures des portes de la 2 CV arrivent fréquemment à glisser, leurs vis de fixation se desserrant. Bien souvent, l’utilisateur n’y prête guère attention et force en claquant la porte pour la fermer. Cette attitude aggrave le phénomène, en matant les filets des vis desserrées, qui ne peuvent plus être rebloquées correctement.
Dans ce cas, il faut déposer la serrure et d’abord l’examiner, notamment son pêne qui peut avoir été faussé. Remplacez les vis qui sont rouillées, ou dont les filets paraissent entamés.
Au remontage, immobilisez la visserie en enduisant ses filets de Loctite Frenblock. N’oubliez pas de graisser le mécanisme de la serrure avant de la remonter. Les joints des portes et du couvercle de coffre ne sont pas éternels et toute avarie de ces joints crée une brèche par où l’eau, source de corrosion, s’infiltre immanquablement. Remplacer systématiquement les joints d’une voiture ayant plus de 5 ans constitue une opération peu coûteuse et une sage précaution. Si un joint, apparemment sain dans son ensemble, s’avère localement écrasé ou déchiré, cherchez la cause de cette avarie : inutile de poser un joint neuf si la cause n’a pas été supprimée. Enfin recollez systématiquement les joints qui “baillent”, à l’aide d’une colle néoprène noire.
Il ne faut pas mésestimer l’importance du plancher dans la résistance de la structure d’une 2 CV, compte tenu de la simplicité de cette structure : le plancher tient un rôle important, spécialement pour la tenue au vrillage et sans parler de la résistance à l’écrasement.
Déposez les sièges et les tapis de sol. Prenez une grande règle en bois assez longue pour aller d’un côté à l’autre entre les bas de porte ; tracez un repère de la position de cette règle sur les longerons et reportez sur la règle la position des glissières des sièges. Dévissez les boulons fixant ceux-ci et déposez-les.