Les barres anti-roulis, souvent appelées « barres stabilisatrices » ou barres anti-devers. Elles ne demandent pratiquement aucun entretien, sauf si la voiture a été accidentée. Cependant, il est possible qu’au bout d’un certain temps, les Silent-blocs finissent par s’user et doivent être remplacés.
Les barres anti-roulis comportent généralement quatre fixations par Silentblocs, deux sur le châssis et deux à leurs extrémités, sur les éléments de suspension. On trouve parfois aussi des biellettes de liaison. Lorsqu’une voiture prend un virage, elle se penche vers l’extérieur de celui-ci sous l’action de la force centrifuge (puisque le centre de gravité est plus haut que les roues). Il se produit donc « un transfert de masse » qui fait « rouler la caisse » (roulis). La barre anti-roulis limite cet effet.
Lorsque la voiture se penche fortement, la roue extérieure au virage « rentre » dans la caisse tandis que la roue intérieure « pend ». La barre anti-roulis relie les deux roues entre elles pour rétablir l’équilibre et diminuer les débattements excessifs. Mais elle n’a pas une action directe de durcissement de la suspension ; son action sera inexistante si les deux roues rencontrent un même obstacle, en montant un trottoir de face par exemple.
La barre anti-roulis est fabriquée en acier à ressort, elle a la forme d’une tige de 12 à 28mm de diamètre environ, placée transversalement par rapport à la voiture et dont les extrémités sont coudées suivant un angle de 60 à 90° selon le véhicule. Lorsque l’une des suspensions monte pendant que l’autre descend, la barre est soumise à une certaine torsion. Son diamètre et sa longueur déterminent sa force.
La plupart des voitures modernes ont une barre antiroulis à l’avant qui peut être montée de deux façons différentes.
Il y a peu de voitures équipées de barre anti-roulis à l’arrière. Quand il y en a une, le système de fixation est semblable à celui des barres anti-roulis avant. La barre peut-être fixée au châssis par des cavaliers dans lesquels elle pivote, et elle est reliée aux suspensions par des biellettes.
Inversement, elle peut être fixée à l’essieu arrière et reliée au châssis par des biellettes. Les Volvo 260, les Fiat 124 et les Ford Capri Il et Ill, par exemple, ont des barres anti-roulis à l’arrière, ainsi que toutes les voitures très sportives, comme les Maserati. En effet, la barre anti-roulis a une certaine incidence sur le confort, surtout s’il y en a à l’arrière également.
Les Silent-blocs en caoutchouc sont généralement suffisamment solides pour durer plusieurs années. Ils finissent cependant par se détruire, surtout s’ils sont mal étudiés ou de trop petites dimensions par rapport aux efforts qu’ils doivent supporter (le caoutchouc se décolle de ses bagues interne et externe). Vous entendrez alors des bruits de chocs métalliques dans la suspension, surtout lorsque vous roulez sur des surfaces inégales entre les roues droite et gauche.
Pour procéder à une inspection approfondie des Silent-blocs, posez la voiture sur des chandelles. S’ils sont craquelés ou fendillés ou si l’œil est agrandi, ils devront être remplacés. Vous pourrez vous en assurer en prenant fermement la barre et en essayant de la remuer : il ne doit pas y avoir de jeu.
Le remplacement est simple, mais vous aurez peut être besoin d’un assistant pour remettre la barre en place, car il ne faut pas oublier qu’il s’agit quand même d’un ressort qui est soumis à une certaine tension. En plus des nouveaux Silent-blocs, munissez-vous de glycérine pour les remettre en place, et de nouvelles biellettes si les vôtres sont abîmées.
Dans certains cas, les Silent-blocs peuvent être remplacés sans déposer la barre elle-même, en travaillant sur un côté à la fois. Vous éviterez ainsi une certaine perte de temps. Commencez par enlever les boulons qui fixent les cavaliers au châssis (photo 1). Pulvérisez du dégrippant en bombe, au moins la veille, pour faciliter le démontage, car ces boulons sont souvent rouillés.
Lorsqu’il y a des biellettes, le remplacement des Silent-blocs est plus facile car la barre anti-roulis reste en place. C’est le cas sur les Talbot Horizon et 1100, sur les Simca 1301 et 1501, les Renault 12 et 16, certaines Citroën, Jaguar et Opel et sur les Ford Granada, etc. Il y a alors deux montages de biellettes possibles.
Le diamètre intérieur de la bague porte un petit tube métallique traversé part le boulon qui maintient l’ensemble dans une chape. Comme nous venons de l’expliquer, il suffit de dévisser l’écrou et d’extraire ce boulon.Les bagues emmanchées dans les biellettes peuvent vous poser certains problèmes lors de leur extraction.
La solution la plus "mécanique" consiste à prendre l’ensemble dans un étau entre deux entretoises de diamètres différents, l’une du diamètre de la bague, et l’autre du diamètre de l’oeil de la biellette. Les douilles à emmancher sont très pratiques pour servir d’entretoises. Lorsque vous serrez l’étau, le Silent-bloc est extrait en douceur. Vous pourrez agir de même pour remonter la nouvelle bague.
Les barres anti-roulis qui assurent parfois aussi la fonction de tirant sont généralement filetées à leurs extrémités et boulonnées sur le bras inférieur de suspension avec interposition de rondelles de caoutchouc et de rondelles métalliques. Quelquefois, l’écrou qui retient le tout est crénelé et retenu par une goupille fendue ou une goupille élastique. Enlevez les goupilles et desserrez l’écrou, et faites de même de l’autre côté.
Démontez ensuite les cavaliers retenant la barre sur le châssis, vous pouvez alors déposer celle-ci. Si les Silent-blocs sont fendus, ils seront remplacés facilement ; sinon il faudra les faire coulisser sur la barre pour les sortir. Vous enfilerez les nouveaux Silent-blocs en procédant à l’inverse ; faites attention qu’il n’y ait pas de boue séchée entre le Silent-bloc en forme de bague et la barre. Les grains de terre détruiraient le caoutchouc sous l’effet du frottement et de la pression.
Vous pouvez ensuite replacer la barre en procédant à l’inverse du démontage. Si les Silent-blocs placés dans les tirants de suspension sont d’une seule pièce, il faut les extraire et les remplacer en procédant, éventuellement, de la même manière que pour ceux des biellettes (comme nous l’avons expliqué précédemment).
S’il y a, à cet endroit, des Silent-blocs en forme de demi-cônes, il sera plus facile d’en enfiler un, sans oublier sa rondelle, à chaque extrémité de la barre ; engagez celle-ci dans les bras de suspension puis boulonnez-la au châssis par ses cavaliers. Il ne reste plus qu’à placer aux extrémités de la barre, de l’autre côté des bras de suspension, les deux autres demi cônes, leurs rondelles et leurs écrous.
N’oubliez pas de remettre des goupilles neuves dans le cas d’utilisation de goupilles fendues. Lorsque tout sera en place, il vaut mieux ne pas bloquer les écrous et reposer d’abord la voiture sur ses roues. Bloquez alors définitivement les écrous. Ainsi, les Silent-blocs ne seront pas déformés par une contrainte permanente lorsque la suspension sera en position normale, ils dureront beaucoup plus longtemps.
La méthode à suivre est pratiquement la même que pour les barres anti-roulis avant (ou même parfois plus simple) ; sur la Renault 16, par exemple, il suffit de démonter la barre des bras de suspension pour la déposer. Sur les Ford Capri Il et III, la barre est fixée à l’essieu arrière par des bagues en caoutchouc et les biellettes sont reliées au châssis.
Les Silent-blocs sont positionnés dans les biellettes, elles-mêmes vissées dans les extrémités de la barre anti-roulis. On peut remplacer les Silent-blocs sans démonter les supports sur l’essieu. Il suffit de desserrer les longs boulons sur le châssis pour pouvoir tourner la barre anti-roulis vers le bas et démonter alors les biellettes.
Remplacez les Silent-blocs comme nous l’avons déjà indiqué, en prenant garde à les remettre de façon que les fentes soient en position « trois heures » et « neuf heures » lorsque les bagues en caoutchouc sont emmanchées dans les extrémités des biellettes. Enfin, vous ne bloquerez définitivement les écrous que lorsque la voiture sera posée sur ses roues. Les Silent-blocs pourront prendre leur place alors qu’ils sont encore libres et ils auront une durée de vie supérieure ; ainsi, ils ne subiront pas de déformations anormales sous l’effort.