Partie intégrante de la panoplie de base du mécanicien amateur, les clés à ouverture fixe sont des outils simples, parfaitement adaptés aux problèmes de serrage. Le choix en la matière doit être fonction du travail à envisager. Compte tenu de la nécessité de disposer d’un jeu complet, correspondant aux différentes ouvertures, déterminée par la taille des boulons et des écrous, il s’agit de bien orienter son choix en fonction des travaux à entreprendre. Il est bon de souligner la supériorité des clés à ouverture fixe, sur les outils de serrage à ouverture variable et réglable.
Les clés à ouverture fixe sont de loin les plus utilisées en mécanique automobile courante. Ce sont donc elles qui sont les plus sollicitées et les plus soumises à l’usure. Elles doivent en conséquence être parfaitement adaptées au travail à effectuer. Ainsi, votre action sera efficace et sûre : plus de boulons impossibles à débloquer, plus de clés qui ripent sur la tête des six pans, mais un serrage et surtout un desserrage sans problème effectués dans de parfaites conditions de sécurité, sans bris de matériel (têtes de boulons arrondies, etc.).
Les clés à ouverture fixe semblent parfois très similaires, et la subtilité de leurs fonctions exactes peut échapper au profane. Chacune de ces clés à son utilité propre et est adaptée à un travail bien particulier. Ceci vous semblera évident lorsque vous serez confronté au problème spécifique pour lequel la clé a été étudiée.
Cette clé est la plus répandue et la plus économique, car elle est polyvalente. En effet, elle permet un serrage et desserrage rapides car elle se place très vite sur l’écrou à manoeuvrer. De plus, elle comporte deux ouvertures différentes. On l’utilise lorsque l’écrou ou le boulon est accessible latéralement. Cependant, elle présente le gros inconvénient de sa faiblesse, c’est à dire que son ouverture à fourche est fragile. De ce fait, il est difficile de lui demander de gros efforts, car même si elle est de bonne qualité, les deux branches de la fourche risquent de s’écarter et la clé de riper autour des six pans de l’écrou.
Il existe quelques variantes du modèle de base, toutes adaptées à une fonction spécifique.
Les clés extra-plates qui sont moins solides que les clés normales seront nécessaires pour desserrer des écrous très minces, tels que ceux qui sont utilisés souvent pour servir de contre-écrous. Les clés minces pourront aussi être passées par une fente ou un espace étroit sur le côté de l’écrou.
Les clés à fourche « gros effort », forgées à partir d’acier spécial au carbone, puis traitées thermiquement, sont particulièrement adaptées aux serrages puissants dans les grandes dimensions (écrou de volant-moteur, de bout de vilebrequin etc...).
Les petites clés à fourche avec ouverture inclinée à 15 et/ou 75°, permettant de travailler sur les écrous de petites dimensions à accessibilité limitée (carburateur par exemple).Les clés magnétos sont encore plus petites et fragiles et conviennent particulièrement aux opérations sur l’allumage.
Les clés à oeil sont plus résistantes que les clés à fourche, et assurent une meilleure prise du boulon. En effet, la tête polygonale ne risque pas de varier de dimensions sous l’effort ; de plus, elle comporte 6 ou 12 pans qui maintiennent le boulon par toutes ses faces alors que la clé à fourche ne le tient que par deux faces. Les clés à oeil à 6 pans assurent une prise parfaite, tandis que celle des clés à 12 pans est plus faible, mais double la capacité de positionnement de la clé, qui peut agir sur 30° à la fois, c’est-à-dire par douzièmes de tour.
Cette caractéristique est utile pour manoeuvrer des écrous peu accessibles où le débattement est limité. D’autre part, la tête polygonale est souvent inclinée à 15° par rapport au plan du manche, permettant ainsi son utilisation sur des surfaces planes présentant des saillies.
La clé polygonale à frapper est une clé à oeil surpuissante avec un manche réduit comportant une tête. Elle s’utilise dans les grandes dimensions, en frappant sur la tête avec un marteau.
La clé polygonale contre-coudée à gros effort s’utilise avec un manche amovible pour les serrages et les desserrages nécessitant des couples élevés. Le contre-coudage à 75° permet la manoeuvre des boulons difficilement accessibles.
La clé polygonale contre-coudée, très répandue, possède tous les avantages de la clé à œil, mais permet en plus la manoeuvre des écrous peu accessibles. Elle comporte plusieurs variantes qui sont la clé polygonale courte, particulièrement adaptée aux travaux sous le capot où un manche plus long rendrait sa manoeuvre impossible ; la clé polygonale demi-lune, pour manoeuvrer les boulons inaccessibles avec une clé à manche rectiligne, car sa forme lui permet de contourner les obstacles, en particulier les collecteur, démarreur, dynamo.
Les clés polygonales à tuyauter existent à six et douze pans, et comportent une ouverture permettant d’enfiler la clé sur les tuyauteries hydrauliques de freins par exemple. Le modèle six pans avec toile est un peu plus puissant, car la toile renforce la tête fendue et sert de butée.
Les clés polygonales à cliquets réversibles permettent un gain de temps appréciable par une manoeuvre très rapide de l’écrou.
Les clés mixtes oil-fourche concilient les avantages des clés à oeil et des clés à fourche, et sont les clés plates les plus universelles et les plus pratiques.
a clé à pipe est par excellence la clé du mécanicien français. Très solide, car forgée par refoulement à chaud, elle existe en six et douze pans.
La clé à tube à six pans est très économique et permet d’atteindre des écrous à la base d’un goujon au fond d’un puits par exemple. Par contre, elle est évidemment beaucoup moins résistante qu’une clé à pipe, mais peut être utilisée occasionnellement comme clé mâle.
La clé à pipe débouchée concilie les avantages des deux types précédents. Elle est universelle et la prise que cette clé assure aux têtes de boulons permet d’exercer de gros efforts sans risque de déformation.
Les clés à béquille à cardan se présentent sous la forme d’une douille montée sur un cardan à l’extrémité d’une longue tige. Elles permettent d’atteindre des écrous placés très loin (jusqu’à quarante centimètres).
Les clés à douilles articulées autorisent le travail à des emplacements où le débattement du manche de la clé dans un plan unique est impossible (boulons particulièrement inaccessibles).
Notons enfin l’existence de toutes sortes de clés emmanchées, qui se présentent sous la forme d’une douille ou d’un embout placé à l’extrémité d’une tige et d’un manche genre tournevis.
Jeu de douilles avec différents accessoires vilebrequin, cliquet à ressort, manche coulissant, rallonges, cardan.
Les clés mâles à six pans sont destinées aux vis « Allen » aussi appelées à six pans creux ; elles existent en séries normale et longue, fixées sur monture ou sur anneau ou même emmanchées.
Enfin, les clés mâles diverses existent pour les empreintes à denture multiple, à créneaux, etc.